Guy Chevrette conteste la décision de la Commission

Par Agence QMI
L’ancien ministre des Transports, Guy Chevrette, qui a été ciblé lors du témoignage de Gilles Cloutier devant la commission Charbonneau, a choisi de répondre aux allégations le concernant lors du TVA Nouvelles de midi, animé par Paul Larocque.
M. Chevrette n'entend pas se laisser faire, même si la Commission a refusé mardi de lui accorder le statut de participant, ce qui lui aurait permis de contre-interroger Gilles Cloutier. «Nous avons des preuves de parjure contre Gilles Cloutier à présenter devant la Commission. Je suis choqué, indigné, profondément bouleversé, ça m'a poussé à sortir aujourd'hui» a-t-il commenté dans une première entrevue.
Guy Chevrette a d'ailleurs sommé ses avocats de contester la décision de la commission Charbonneau à son endroit.
«J'ai demandé à mon procureur ce matin (mercredi) de loger une révision judiciaire devant les tribunaux en Cour supérieure. Je demande à la Commission de poursuivre son témoin à charge pour parjure et, s'il le faut, je demanderai au procureur général de le faire. Ça n'a plus de bon sens, a-t-il déclaré sur les ondes de TVA Nouvelles. Quand on joue avec la réputation de quelqu'un, on est sérieux.»
Même s'il s'est vu refuser le statut de participant, M. Chevrette sera toutefois appelé à titre de témoin, puisqu'il a été ministre des Transports du 15 décembre 1998 au 29 janvier 2002, période examinée par la Commission.
«Cloutier est un mythomane»
Par ailleurs, comme il l'avait déclaré par communiqué le soir même du témoignage de Gilles Cloutier, Guy Chevrette a encore une fois nié en bloc les propos qu'a tenus Gilles Cloutier à son endroit.
Lors de sa comparution devant la Commission le 1er mai dernier, Gilles Cloutier a allégué avoir remis 25 000 $ à un ami de Guy Chevrette, Gilles Beaulieu, afin que Roche obtienne le contrat de construction d'une route dans Lanaudière, au début des années 2000. Gilles Cloutier a affirmé avoir réussi à parler au ministre et Roche a finalement obtenu le contrat.
M. Chevrette, qui confirme son amitié de près de 45 ans avec Gilles Beaulieu, affirme que «jamais» son ami n'a pu demander 100 000 $ à un «subalterne, à un consultant» tel que Gilles Cloutier. L'ex-ministre péquiste ne croit pas non plus que M. Beaulieu ait pu agir sans qu'il ne le sache. «Il peut m'acheter et me vendre à crédit, et vous pareil! Il n'a pas besoin d'aller chercher de l'argent, mais c'est à lui de se défendre», a précisé M. Chevrette.
Concernant le fait qu'il aurait favorisé l'entreprise Pavages Desjardins, il a rétorqué: «Je ne sais même pas à quel moment ils ont engagé. (...) Ça ne tient pas la route», se défend M. Chevrette qui dit détenir des preuves tangibles à cet effet.
Guy Chevrette croit que M. Cloutier est un «mythomane, un menteur compulsif. Il crée des histoires et après, il se croit. C'est très dangereux pour la Commission. Aux dernières nouvelles, la Commission n'a pas encore rencontré M. Beaulieu. C'est très grave. On laisse l’accuser d'un acte criminel, et on ne lui permet pas de se défendre» a déploré l'ancien ministre péquiste.
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