Les pompiers de Rawdon craignent un retour en arrière

Par Mathieu Ferland
Trois mois après la démission du directeur du service des incendies de Rawdon, sa succession fait jaser. De sources sûres, l’un des candidats au poste de directeur serait le prédécesseur de Donald Nicole, Benoit Bélisle, congédié en 2004.
Des pompiers de Rawdon ont exprimé, sous le couvert de l’anonymat, leur grande crainte quant à la possible nomination de Benoit Bélisle au poste de directeur. Ce dernier serait en lice pour succéder à Donald Nicole, qui a remis sa démission en février dernier, en plus de trois autres candidats issus de municipalités environnantes. « On vient de se sortir d’une période très malsaine, et l’embauche de M. Bélisle serait carrément un retour en arrière », explique un membre du service des incendies de Rawdon. Les pompiers ont par ailleurs fait savoir qu’il espérait voir arriver un directeur respectueux et dont les principes seraient axés sur l’esprit d’équipe.
Congédié dans la tourmente
Rappellons que Benoit Bélisle a été congédié en 2004 après avoir fait usage de qualificatifs disgracieux à l’endroit de la mairesse Louise Major et de son directeur général. À cette époque, le conseil municipal avait adopté une résolution expliquant que M. Bélisle avait également créé de fausses directives impopulaires auprès du personnel pompier en plus de les attribuer injustement à la direction municipale.
Benoit Bélisle avait contesté ce congédiement en traînant la municipalité devant la Commission des relations du travail (CRT). Cette dernière avait donné raison sur toute la ligne, qualifiant de « sage et opportune et bien fondée » la décision de la Municipalité de renvoyer le directeur.
Un mauvais choix selon l’ancienne mairesse
« S’ils font ce choix-là, ils se mettent les pieds dans les plats », déclare l’ancienne mairesse Louise Major. Cette dernière souligne que si Benoit Bélisle est nommé au poste de directeur, il devra faire preuve d’une loyauté indéfectible envers le conseil municipal, chose dont elle doute fortement.
Le conseiller Raymond Rougeau, qui avait témoigné lors des audiences de la CRT, ajoute quant à lui que l’embauche de M. Bélisle ramènerait les pompiers à une époque très malsaine.
Le maire ne veut pas influencer le processus
Le maire de Rawdon a annoncé qu’il ne se mêlerait pas du processus de sélection du prochain directeur du service des incendies, se refusant à tous commentaires sur la possible nomination de l’ancien chef des pompiers, Benoit Bélisle (voir autre texte).
« J’ai pleinement confiance que le comité choisira le meilleur chef possible », annonce Jacques Beauregard en lien avec la sélection du successeur de l’ancien directeur du service des incendies, qui a démissionné en février dernier. Alors que des membres du corps des pompiers expriment leur crainte de voir être nommé celui qui a été congédié en 2004 par l’ancienne administration, M. le maire affirme qu’il ne se mêlera pas du processus et qu’il ne connait même pas l’identité des candidats. « Je ne veux pas faire le moindre commentaire sur le processus de sélection afin de ne pas être mal interprété », a précisé M. Beauregard.Ramener le soleil à Rawdon
« Entre 2002 et 2009, le climat de travail était parmi les plus pourris au Québec », déclare le maire de Rawdon en parlant des relations de travail entre les pompiers et la Municipalité. Ce qu’il a qualifié de « cadeau de l’ancienne administration » serait aujourd’hui chose du passé alors que selon le maire, aucun grief n’aurait été déposé depuis plusieurs mois.
Selon les informations obtenues par le Journal, le comité de sélection serait formé du directeur général, André Boisvert, de la greffière Caroline Asselin, et de deux directeurs de service incendie provenant de d’autres localités.
Aucune date formelle n’a été soulevée quant à l’annonce de l’identité du nouveau chef des pompiers.
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