Une recommandation qui ne fait pas l'unanimité

Par Louis-Antoine Lemire
Les avis sont partagés à l’égard du gouvernement Marois qui envisage de retirer l’accompagnement obligatoire pour les apprentis motocyclistes.
Nathalie Pouliot, qui conduit une moto depuis quatre ans, serait en accord à ce qu’une telle recommandation soit appliquée. Elle croit fermement qu’une personne qui obtient son permis devrait avoir le droit de rouler avec son engin sans supervision. « C’est plate de devoir dépendre de quelqu’un quand tu te sens prête à te promener seule.» Elle certifie qu’un individu qui est craintif en moto se promènera toujours avec un accompagnateur.
Le directeur général de Grégoire Sports, Gaby Grégoire, abonde dans le même sens. Il souhaite que cette mesure soit mise en application le plus rapidement possible. Ce dernier mentionne que ce ne sont pas tous les motocyclistes qui ont la chance d’avoir quelqu’un pour les accompagner lors de leur randonnée. « Si la personne n’a pas d’ami proche, pour pratiquer avec lui , comment fera-t-il pour s’améliorer ? », s’est questionné M. Grégoire.
Selon lui, si on offre la possibilité aux apprentis de rouler seuls, ils pourront obtenir leurs heures requises pour l’obtention de leur permis de classe 6 A. Le directeur général ne croit pas qu’il y aura plus d’accidents en adoptant cette recommandation, car il soutient que le renforcement du cours qui est donné permettra aux apprentis d’avoir plus d’heures de théorie et de pratique dans les circuits fermés. « Si une situation d’urgence survient, même si l’individu est avec son meilleur ami, il ne pourra rien faire pour lui », a souligné M. Grégoire.
Quant à elle, la directrice de Conduit Pro à Joliette, Diane Lachance, pense qu’un accompagnateur est beaucoup plus utile en auto qu’en moto. « C’est difficile d’intervenir avec quelqu’un qui est en moto, vu la distance qui sépare les motocyclistes. De plus, elle ajoute que certains mentors conduisent une moto depuis bien longtemps et n’appliquent plus nécessairement les notions de base enseignées aux élèves, selon elle.
Réserve
Pour sa part, Yves Gignac conduit une moto depuis 2007. Ce dernier émet certaines réserves à l’idée de voir cette recommandation appliquée. Il croit que même si une personne à 30 ans d’expérience en conduite automobile, cela ne veut pas dire qu’il sera à l’aise derrière le guidon d’une moto. « Une moto c’est comme une arme. Ça ne pardonne pas et tu n’as pas le droit à l’erreur », a mentionné M. Gignac qui a d’ailleurs trouvé très utile d’avoir quelqu’un d’expérience avec lui lors de ses premières randonnées.
Quant à lui, le sergent de la Sûreté du Québec, Martin Melançon, mentionne que nonobstant la décision du gouvernement, il souhaite que le but soit de diminuer le nombre d’accidents sur les routes. Sans être pour ou contre la recommandation, l’agent des forces de l’ordre a avoué qu’une personne en moto l’inquiète toujours, car la moindre collision ou distraction du conducteur ou d’un autre automobiliste peut avoir des conséquences tragiques. « Si on pouvait prouver que l’accompagnateur diminue les accidents, c’est sûr que je serais pour ça », a dit M. Melançon qui souhaite que le gouvernement trouve un moyen qui réduira les accidents.
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