Des édifices publics bourrés d'amiante

Par Louis-Antoine Lemire
Une liste dévoilée par Radio-Canada a mis en évidence plus de 300 édifices publics appartenant à la Société immobilière du Québec (SIQ) dont plusieurs situés sur le territoire lanaudois. De ce nombre, on retrouve trois centres d’hébergement, des édifices gouvernementaux et des postes de police.
Les documents révélés par Radio-Canada parlent d’édifices publics et parapublics construits avant 1985, principalement des bureaux, des ateliers ainsi que des entrepôts. Pour la région de Lanaudière, on recense trois établissements reliés aux Centres Jeunesse, dont le siège social situé sur la rue Lavaltrie Nord. Les installations du ministère des Transport ainsi que celles du Centre local de développement contiendraient elles-aussi de l’amiante.
Trois postes de la Sûreté du Québec sont également mentionnés dans ces documents, soit ceux de Rawdon, Saint-Gabriel-de-Brandon et Saint-Michel-des-Saints. Interrogé à cet effet, le sergent Gino Paré s’est abstenu de tout commentaire, soulignant que la SQ n’est en aucun moment propriétaire des édifices.
Aucune surprise
Le directeur des ressources matérielles et techniques de l’Agence de santé et des services sociaux de Lanaudière, Yves Paul Dugal, n’a pas été étonné lorsqu’il a pris connaissance du reportage de Radio-Canada. Selon lui, la norme était d’utiliser de l’amiante pour isoler les bâtiments dans les années 50 et 70. Considérant que plusieurs projets de construction ont été réalisés dans la région, son équipe et lui s’assure que s’il y a présence d’amiante, les précautions nécessaires sont prises. D’ici le 15 avril, l’inventaire complet des immeubles contenant de l’amiante sera complété, a souligné M. Dugal. « Lorsqu’on trouve de l’amiante, des mesures sont mises en place pour qu’il n’y ait aucun danger pour les travailleurs.
Risques pour la santé
De son côté, le Dr Jean-Pierre Trépanier, précise que l’amiante est uniquement problématique lorsque les gens y sont exposés directement. « Actuellement, l’amiante est contenu dans les matériaux de construction », a souligné le Dr Trépanier. Il précise que c’est seulement lorsque des travaux sont effectués que de l’amiante peut être libéré. Selon lui, la CSSST a des règles très strictes en ce qui a trait à la protection des travailleurs. « Il n’y a aucun danger autant pour les travailleurs des établissements visés ainsi que pour les usagers », a assuré le professionnel de la santé. Selon le Dr Trépanie, la situation peut devenir problématique si une personne est exposée à l’amiante depuis plusieurs années. « Ça pourrait causer un cancer des poumons », a conclu le Dr Trépanier.
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