Une victime de la drogue du viol se confie

Par Mathieu Ferland
Les drogues du viol seraient en cause dans près de 15% des agressions sexuelles répertoriées au Québec. La victime de l’une de ces agressions s’est confiée au Journal de Joliette afin de sensibiliser la population à un phénomène de plus en plus répandu.
« Le seul souvenir que j’ai de cette soirée-là, c’est son visage près du mien », raconte la victime, âgée de 18 ans au moment de l’agression. La jeune femme, qui tient à conserver l’anonymat, en était à sa seconde rencontre avec son présumé agresseur. Elle explique qu’elle a laissé son verre sans surveillance le temps d’aller aux toilettes, le reste de la soirée n’est qu’un vide duquel elle ne retient que de très rares images. « Je n’avais pris que deux verres, et je me souviens d’avoir foncé dans le mur chez moi en marchant. » Les symptômes les plus violents ont fait surface quelques heures plus tard, alors qu’elle a été prise de sévères vomissements. Elle constate également un saignement inhabituel au niveau de ses organes génitaux. « Je ne comprenais pas ce qui s’était passé, je ne pouvais pas concevoir que j’avais pu poser ce genre de geste, ce n’est pas mon genre. » Le présumé agresseur ne lui donnera plus aucun signe de vie par la suite.
Ne pas s’emmurer dans le silence
Jamais la victime ne pense qu’elle a pu être victime de la drogue du viol. C’est en visionnant une série télévisée quelques mois plus tard qu’elle fait la corrélation entre ce qu’elle a vécu et ce qu’elle voit. « Si je n’avais pas vu ces effets à la télévision, jamais je ne m’en serais douté. » Elle poursuit en disant que peut-être, si elle en avait parlé à son entourage, elle aurait reconnu les symptômes plus rapidement. « Le pire dans tout cela, c’est de savoir que je ne suis sûrement pas sa seule victime. »
Depuis l’incident, elle avoue ne plus être capable de consommer d’alcool, et lors de ses sorties, elle n’accorde plus sa confiance.
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