Les commerçants ont peur

Par Mathieu Ferland
Les commerçants du centre-ville de Joliette ont été la cible de deux vols à main armée au cours des trois derniers mois et vivent aujourd’hui dans la peur de voir le suspect récidiver. Alors que la Sûreté du Québec met tout en œuvre pour attraper le suspect, les propriétaires de commerces n’ont d’autres choix que de se protéger à leur manière.
« Tant qu’il ne l’attraperont pas, je vais avoir la chienne », a déclaré une commerçante du centre-ville qui a tenu à rester anonyme, par peur d’être la prochaine cible. Jusqu’à présent, deux vols à main armée ont été signalés au centre-ville. Le premier s’est produit dans un commerce de la rue Saint-Viateur le 27 novembre 2012. Le second a eu lieu le 9 janvier dernier, cette fois sur la rue Notre-Dame. À chaque fois, c’est un suspect dans la vingtaine, armé d’un couteau et le visage masqué par un cache-col qui est recherché.
Stigmates pour les victimes
« Avant ça, je croyais avoir un coin tranquille », raconte une des victimes qui ajoute ne plus vivre en paix depuis ces évènements. La propriétaire souligne qu’elle souffre, depuis le vol, d’importantes séquelles physiques aux dos et au cou. À la suite du vol, elle a dû modifier l’horaire de ses employés afin qu’ils ne soient jamais seuls dans le magasin.
La seconde victime abonde dans le même sens. « On reste toujours marquée après de tels évènements. » Elle confirme elle aussi avoir dû procéder à quelques changements de routine qu’elle ne souhaite pas dévoiler. « Nous devons prendre les moyens pour nous protéger», déclare-t-elle avant d’ajouter que les gens louches au centre-ville sont beaucoup plus nombreux qu’ils ne l’étaient auparavant.
La Sûreté du Québec rencontre les commerçants
La Sûreté du Québec a entrepris de rencontrer les 240 commerçants du centre-ville à la fin de l’année 2012. Le sergent Martin assure que la totalité des entreprises sera rencontrée d’ici les prochains mois. Une démarche qui a permis aux victimes et aux autres propriétaires de respirer un peu. « Au moins, on les sent plus présents et déterminé à attraper le ou les responsables de ces vols » a déclaré une autre commerçante du centre-ville.