Pas moins d'accidents avec la loi sur les pneus

Par Louis-Antoine Lemire
La loi obligeant les automobilistes à munir leur véhicule de pneus d’hiver au plus tard le 15 décembre, implantée en 2008, n’a pas contribué à diminuer le nombre d’accidents qui a augmenté lors des mois de décembre, janvier et février 2011, par rapport à la même période en 2010.
Selon les chiffres de la Société de l’assurance automobile du Québec, le nombre d’accidents total (mortels, graves, légers) s’est chiffré à 10 426 pour les mois de janvier, février et décembre 2011, comparativement à 9964 pour l’année 2010. Malgré ces chiffres, le sergent Martin Melançon de la Sûreté du Québec de Joliette a observé une différence lorsque Dame nature fait des siennes. « Auparavant, on voyait beaucoup d’automobilistes sur les coins de rue incapable de démarrer ». Ce phénomène a grandement diminué depuis que les chauffeurs sont obligés d’avoir des pneus d’hiver. Selon lui, l’augmentation du nombre d’accidents s’explique par le flot de véhicules qui est de plus en plus important.
Facteur météo
Quant à lui, le porte-parole du Ministère des Transports, Mario St-Pierre, soutient qu’il y a beaucoup de variantes d’un hiver à un autre et que c’est pour cette raison qu’il peut avoir une année où le nombre d’accidents est plus nombreux. «Une région touchée par du verglas peut causer une dizaine d’accrocs, ce qui fera sans contredit monter les statistiques.»
Ce dernier est convaincu que cette mesure est positive, mais que la quantifier est difficile, car tous les accidents qui surviennent l’hiver ne sont pas nécessairement reliés au fait d’avoir des pneus d’hiver ou non. « Le pneu d’hiver est l’outil de base. Cependant, rien ne peut remplacer le comportement humain. », a précisé le porte-parole. Le relationniste de la SAAQ, Gino Desrosiers, est du même avis, soutenant qu’il est difficile d’établir un lien direct entre le nombre d’accidents en période hivernale et l’impact de cette mesure, puisque d’autres règlements comme le cellulaire au volant ont été mis en place presque au même moment.
Manque d’éducation
Richard Spénard, porte-parole chez Michelin et instructeur automobile, croit que la majorité des automobilistes québécois n’ont pas beaucoup d’habiletés de conduite lorsque leur voiture se met à déraper. « La plupart des gens ont des aptitudes assez limitées », dit-il. Selon lui, le Québec aurait avantage à faire comme l’Europe qui offre une panoplie de cours de conduite en période hivernale.
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