Un dépotoir «personnel» qui dérange

Par Agence QMI
Déchets, morceaux de ferraille, paniers d’épicerie, semi-remorques et plusieurs voitures. Voilà un bref aperçu de la longue liste des objets que détaille une poursuite intentée par la municipalité de Saint-Félix-de-Valois contre un résident de l’endroit.
La municipalité de 4000 habitants veut ainsi forcer le propriétaire, Robert Rivest, à cesser d’accumuler des objets pour les revendre.
Selon la poursuite, les problèmes avec M. Rivest ne datent pas d’hier. Déjà en 2008, des inspecteurs municipaux avaient visité les lieux pour constater la présence de nombreux détritus. Ils avaient donné une contravention au propriétaire en plus d’ordonner le nettoyage des lieux.
L’ex-conjointe de M. Rivest, qui était propriétaire du terrain jusqu’en 2009, a payé les contraventions en mars 2010.
«Elle est donc réputée avoir plaidé coupable», est-il indiqué dans le document, déposé en novembre en cour.
En mai dernier, la municipalité demandait donc à nouveau au propriétaire de vider le dépotoir, mais il ne l’a pas fait dans les délais.
Danger pour l’eau
Le directeur général de Saint-Félix-de-Valois René Charbonneau a précisé que le dépotoir se trouve à proximité d’un puits artésien important. Le dépotoir pourrait contaminer l’eau en cas d’accident.
Le fonctionnaire a été incapable de dire s’il s’agit du pire cas de dépotoir dans sa municipalité. Cependant, il a expliqué que la Ville tente d’enrayer plusieurs dépotoirs illégaux sur son territoire.
Il n’a pas voulu donner plus de détails puisque le dossier se trouve maintenant devant les tribunaux.
Vers la faillite
De son côté, Robert Rivest croit que la décision de la municipalité de le poursuivre aura des répercussions financières importantes pour lui et sa famille.
«C’est mon gagne-pain, je ne crois pas que je vais pouvoir continuer à payer mon hypothèque. Je risque de faire faillite», a-t-il expliqué au Journal.
À cela s’ajoute la perte d’un salaire de 2000 $ par mois en revendant le métal. Depuis qu’il a reçu le dernier avis au printemps, il a déjà commencé à avoir des problèmes financiers. Pour se conformer aux demandes de la Ville, il doit vendre le métal au rabais.
Au moment de notre passage, une dépanneuse venait d’ailleurs chercher une semi-remorque.
M. Rivest l’avait vidé de son contenu en laissant les objets sur le sol.
«J’ai dû la vendre pour 500 $.» En temps normal, il croit qu’il aurait pu obtenir plus d’argent.
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