Les moins nantis manquent de légumes et de viande

Par Louis-Antoine Lemire
Les dons de viandes et de légumes qui se font de plus en plus rares inquiètent les différents comptoirs alimentaires de Lanaudière. Les responsables de banques alimentaires appréhendent la période des Fêtes qui approche à grands pas, considérant que les demandes d’aide alimentaire augmentent sans cesse année après année.
« Actuellement, Moisson Lanaudière ne nous donne pas beaucoup de légumes. La semaine dernière je n’ai reçu que des oignons et des betteraves en petite quantité, c’est donc très difficile pour nous de suffire à la demande », a constaté la responsable de la Manne Quotidienne, Marjolaine Demers. À lui seul, le secteur de Christ-Roi a connu une hausse de 3052 demandeurs comparativement à l’an dernier, en ce qui concerne le nombre total des personnes assistées, selon les chiffres de la Manne Quotidienne.
Même son de cloche du côté de la directrice générale de la Soupière, Nathalie Loyer, qui manque cruellement de viande présentement. « Le prix de la viande a considérablement augmenté, ce qui fait en sorte que nous en recevons très peu. Une bonne partie de notre budget passe dans l’achat de viande. Également, il y a une augmentation majeure au niveau des portions qu’on distribue. Nous servons plus de 3000 portions supplémentaires par année. À l’époque, les gens venaient quelques mois pendant l’année lors d’une période un peu plus creuse. Dorénavant, chaque semaine, les gens doivent venir chercher de la nourriture, car ils n’arrivent pas financièrement parlant. »
Selon Sylvie Boucher, directrice générale de Moisson Lanaudière, le contexte économique fait en sorte que les demandes se sont accentuées de près de 10 % depuis quelques années. « J’ai une petite liste d’organismes qui veulent s’approvisionner ici, mais je ne peux pas, car je n’ai pas plus de denrées », souligne-t-elle.
Clientèle différente
Au courant des dernières années, les responsables ont observé un changement en ce qui a trait aux types d’individus qui ont recours aux services des banques alimentaires. « Le constat est assez triste à la grandeur du Québec. La clientèle est de plus en plus jeune et il y a une augmentation au niveau des jeunes femmes monoparentales de deux ou trois enfants à sa charge. C’est inquiétant pour l’avenir », a déploré Mme Loyer. « Le monde trouve ça dur. Certains sont gênés et mal à l’aise en entrant chez nous, ils n’ont jamais voulu en arriver là, la vie est comme ça, nous ne savons jamais ce qu’elle nous réserve », a ajouté Mme Demers.
Moisson Lanaudière a remarqué que la charge de travail était toute aussi plus importante après les Fêtes. « Au mois de mars dernier, nous avons aidé 9656 personnes, uniquement pour les dépannages alimentaires. Nathalie Loyer de la Soupière constate qu’il y a plusieurs demandes lors de la période des Fêtes, mais que le nombre de requêtes est encore plus important après cette période. « C’est Noël pour tout le monde. Les gens aiment bien acheter des petits cadeaux aux membres de leur famille. Cependant, ça fait en sorte qu’il ne reste plus grand chose au mois de janvier. »
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