Hausse des infections transmissibles sexuellement dans Lanaudière

Par Mathieu Ferland
La région de Lanaudière est aux prises avec une hausse significative des cas d’infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS), ayant presque doublés depuis 2006. Une situation devenue prioritaire pour l’Agence de santé et des services sociaux de Lanaudière.
La situation est particulièrement alarmante concernant les cas de chlamydia, qui ont connu la plus hausse la plus importante avec 1186 cas répertoriés en 2011, 70 cas de plus qu’en 2010 et 480 cas de plus qu’en 2006. Les personnes atteintes de cette maladie occupent à elles seules 89% des cas d’ITSS pour la région de Lanaudière. L’infection est davantage déclarée chez les femmes, qui représentent 70% des 1186 cas. Alors qu’une diminution du nombre de cas de près de 60% avait été enregistrée entre 1990 et 1997, les chiffres ont littéralement explosé, avec une hausse de 150% depuis la dernière décennie.
Selon les données recueillies par le Journal, cette même infection est plus élevée chez les jeunes âgés de 18 à 24 ans, une catégorie d’âge chez laquelle le nombre de cas de chlamydia ne cesse d’augmenter depuis une dizaine d’années.
Selon le Dr Jean-Pierre Trépanier, directeur de l’Agence de santé et des services sociaux de Lanaudière, l’Agence est très au fait de la situation, qui est une priorité nationale autant que régionale. Il précise que différentes actions sont menées avec les partenaires de la région dans le but d’aider à faire diminuer ce chiffre. « Il ne faut jamais cesser de répéter que le port du condom est la mesure la plus efficace pour éviter une ITSS.»
Prévenir pour mieux guérir
Le Dr Trépanier précise que si 70% des cas déclarés de chlamydia sont attribuables aux femmes, c’est que ces dernières consultent plus souvent leur médecin que les hommes, et ce, pour toute problématique. Il ajoute qu’il serait judicieux d’encourager les hommes à passer des tests de dépistage. « Plus les ITSS seront déclarés, mieux elles seront traitées. »
Pour le Dr Trépanier, il est capital de rappeler que les actions de la santé publique visent à changer les comportements, et à ce titre, il faut compter plusieurs années avant de constater des améliorations.
Un site web pour la prévention
En France, le phénomène a nécessité une campagne de prévention sur le web afin de sensibiliser les 18-24 ans. L’infection due à la bactérie chlamydia est la plus répandue chez les jeunes de 18 à 24 ans.
Si elle peut se manifester par des brûlures, de la fièvre ou des douleurs au bas-ventre, l’infection demeure dans la plupart des cas discrète et sans symptôme.
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