Des centaines de porcs morts à Sainte-Élisabeth
Les carcasses reposaient dans une immense fosse dissimulée dans un boisé de Sainte-Élisabeth.

Par Mathieu Ferland
Un passant a fait une macabre découverte lorsqu’il est tombé par hasard sur un véritable charnier contenant plus d’une centaine de cadavres de porcs. Les carcasses reposaient dans une immense fosse dissimulée dans un boisé de Sainte-Élisabeth.
L’auteur de cette triste découverte a tenu à demeurer anonyme. Ce dernier se promenait avec son chien lorsqu’ils ont remarqué un attroupement anormal d’oiseaux charognard survolant un point précis du boisé où ils se trouvaient. L’homme s’est aussitôt retrouvé devant un charnier dans lequel reposaient plus d’une centaine de carcasses de porc en décomposition. « C’est dégueulasse, tu ne fais pas ça dans la nature » s’est exclamé l’homme, dégouté devant le geste du producteur agricole. Les cadavres, empêtrés dans la boue, reposaient dans une cavité qui semblait avoir été creusée expressément pour les accueillir et dégageait une forte odeur de putréfaction. Le Journal a tenté à deux reprises de constater sur place l’étendue du problème, mais a été intercepté chaque fois par du personnel de l’établissement qui visiblement surveillait les lieux. De nombreux charognards survolaient encore les lieux.
Le passant a aussitôt prévenu le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) de cette situation. « Ce n’est pas normal d’agir ainsi, c’est dangereux pour les cours d’eau et la nappe phréatique», a-t-il déclaré.
« Nous ne pouvons cautionner un tel geste » a commenté Claude Laflamme, de l’Union des producteurs agricole de Lanaudière. Il ajoute que chaque producteur est responsable de la manière dont il dispose des restes des animaux morts et que l’UPA ne se porterait pas à la défense du fautif en cas de sanctions.
La direction générale de la municipalité a exprimé sa surprise et son dégout face à la situation et a promis de faire enquête de son côté.
Le propriétaire de la porcherie la plus près de l’endroit n’a pas retourné les appels du Journal.
Une enquête ouverte.
Si le responsable de ce charnier n’avait pas encore été formellement identifié, l’auteur de cette découverte affirme quant à lui qu’on ne retrouvait qu’une seule ferme porcine dans les environs. Maurice Lamontagne, qui agit comme directeur adjoint à la direction de l’inspection des viandes pour le MAPAQ, a confirmé du bout des lèvres que le dossier faisait l’objet d’une enquête très sérieuse de la part du ministère. Par conséquent, aucun commentaire ne serait émis dans le dossier. Il souligne qu’il est normal d’assister à de la mortalité dans le secteur agricole, toutefois les producteurs doivent s’en tenir à un protocole très sévère quand arrive le moment de se débarrasser des carcasses.
Deux options
M. Lamontagne explique que deux options s’offrent aux producteurs, soit la récupération ou l’enfouissement. « Il peut arriver que par un souci d’économie, le producteur décide d’enfreindre les règles et enfouisse les animaux de manière inadéquate. » M. Lamontagne insiste toutefois sur le fait que la très grande majorité des producteurs agricole faisaient appel à des compagnies spécialisées dans la récupération des carcasses. « L’enfouissement ne se produit que dans des cas très spécifiques. » En cas d’infraction, le responsable s’exposerait à une amende pouvant aller jusqu’à 15 000$, 45 000$ en cas de récidive.