Des études pour leurs enfants avec les profits du «pot»

Par Guillaume Valois
Il faut être un véritable entrepreneur et maitriser les bases de l’économie de marché pour maximiser ses activités dans la vente de cannabis puisque le marché répondrait aux mêmes règles.
La valeur de la marijuana se fixe selon la loi de l’offre et de la demande comme dans n’importe lequel secteur de l’économie légale. « À l’automne, avec les récoltes, les prix s’écroulent. Ce que l’on vendait presque 2000 $ la livre, on peut difficilement le vendre 1000 $ entre les mois d’octobre et janvier. Par la suite, les prix grimpent en fonction de la rareté et la qualité du produit ». Les mariculteurs ajoutent que les groupes criminalisés tentent de contrôler les prix en achetant et en stockant de grandes quantités de cannabis.
Par ailleurs, la marijuana qui pousse à l’intérieur demande des investissements plus grands et la production est limitée par l’espace restreint ce qui fait de cette marchandise un produit un peu plus coûteux. « La qualité du pot intérieur est souvent meilleure et tu peux en produire 12 mois par année, mais ça demande plus d’investissements, il faut «by-passer l’hydro» et les risques sont aussi là », précise un des mariculteurs. Ils ajoutent que la production intérieure est un produit de luxe, et que la production extérieure est une production de masse.
La production de boutures de plants de marijuana est aussi une activité lucrative. Les trois mariculteurs consultés affirment qu’une petite production bien rodée peut fournir environ 1000 boutures par semaine, qui sera revendue ensuite entre cinq et sept dollars l’unité. « C’est sur que si un client veut en acheter une grande quantité on peut les laisser partir à cinq dollars sans avoir peur pour les profits », précise un mariculteur. En moyenne les trois mariculteurs font entre 4000 $ et 6000 $ par semaine avec la production de boutures. Généralement, leur production est achetée par des groupes criminels, mais des clients de tous les horizons de la société achètent des boutures. « Depuis trois ans, j’ai deux grands-mères qui en plantent quelques plants dans leurs jardins. Ça paye une partie de leur voyage dans le sud », conclut un des trafiquants de cannabis.