Le fonds de pension du crime, c'est la prison

Par Guillaume Valois
La course à l’argent facile, le luxe, le pouvoir et la gloire est ce qui motiverait les personnes qui font les choix de vendre de la drogue, selon Paul Boissoneault qui vient en aide aux alcooliques et toxicomanes au Centre nouveau regard.
M. Boissoneault parle en connaissance de cause puisqu’il a lui-même été consommateur et trafiquant de substances illicites avant de se prendre en main. Il estime que les mariculteurs rencontrés par le Journal se mettent la tête dans le sable. «Les producteurs de cannabis sont indirectement responsables du désespoir des toxicomanes», renchérit ce dernier. «C’est gens là sont extrêmement égoïstes et ils font ça strictement pour l’argent, le gros char, les femmes, etc. Je les prendrais une demi-heure pour les amener dans mon centre pour toxicomanes et ils comprendraient l’ampleur de leur œuvre», plaide M. Boissoneault.
Ce dernier explique que payer les études de ses enfants avec l’argent de la drogue, c’est bien beau, mais que cela envoie une mauvaise image à ses jeunes. « Il y a des chances que les jeunes emboîtent le pas de ce parent qu’il voit comme un modèle. Certains enfants de trafiquants se disent : pourquoi je travaillerais comme tout le monde mon père fait de l’argent facile avec le cannabis», raconte M. Boissoneault.
Ce dernier estime aussi que tout l’univers de la famille s’écroule lorsqu’un de ces membres se retrouve en prison. «À 35 ans père de famille ce n’est pas tout le monde qui est prêt à faire face à cette réalité-là. Le fonds de pension du crime c’est la prison et le dossier judiciaire. En 30 ans d’expérience, je n’ai jamais vu un trafiquant gros comme petit ne pas avoir de démêlés avec la justice», explique l’intervenant.
Légaliser pour lutter contre le crime
Selon M Boissoneault la légalisation du cannabis n’empêcherait surement pas les gens de venir des toxicomanes, mais pourrait porter un dur coup aux groupes criminalisés. En effet, la vente de cannabis par les groupes criminels est la base économique de leurs activités selon lui. «Avec les profits du pot, ils financent le commerce de la méthamphétamine, de la coke, de l’extasy, du crack, la prostitution, etc. c’est un moyen facile de faire de l’argent», soutient M. Boissoneault.