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Une maladie mystérieuse à Espace-Jeunesse

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31 juillet 2012
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Par Sarah Bélisle
JOLIETTE - 

Des salles de classe de l’école Espace-Jeunesse à Joliette font peau neuve, elles qui avaient mauvaise mine. Parents et membres du personnel craignent toutefois que l’opération n’ait pour seul effet de camoufler un problème plus persistant causant des troubles de santé.

Une partie de ceux qui fréquentent l’endroit, les élèves comme le personnel, présente des symptômes d’infections cutanées et respiratoires depuis décembre dernier.

Et l’inquiétude les ronge. Ils sont toujours dans le noir quant à l’origine du mystérieux mal qui s’abat sur eux. La batterie de tests effectués, notamment pour la qualité de l’air et les moisissures, n’a toujours pas permis d’élucider le mystère, indiquent les autorités (voir ci-contre).

Tant le personnel que les parents sont pour leur part convaincus que la réaction est causée par le piteux état de la petite école construite dans les années 40, qui accueille aujourd’hui des élèves âgés de 6 à 21 ans souffrant d’un handicap mental.

Vive inquiétude

« Ce n’est pas vrai qu’en peinturant on va arranger les choses. Ils essaient de camoufler le problème qui est plus grave pour avoir des conséquences comme ça », décrit la maman fort inquiète d’un élève de l’école, Michelle Saint-Germain.

Les « bulles de peintures » s’étant formées sur les murs et que les travaux visent à recouvrir laissent présager le pire, croit-elle.

À la fois membre du comité de parents et du conseil d’établissement, elle s’explique mal que des travaux soient effectués alors même que les autorités assurent ne pas avoir découvert la source des symptômes. « On a laissé nos enfants là-dedans tout ce temps, s’insurge-t-elle. C’est déjà une clientèle à risque. Ils sont déjà assez hypothéqués comme ça. »

Avec les travaux et les vacances estivales, le problème de l’Espace-Jeunesse risque de tomber dans l’oubli sans que la situation ne soit réglée, s’inquiète un membre du personnel qui préfère garder l’anonymat de peur de perdre son emploi pour avoir fait part au Journal de ses craintes.

Démolir les murs

« Ça (recouvrir les murs de peinture) durera quelques mois ou quelques années. Le personnel ayant changé, tous penseront que c’est la première fois que ça arrive, et ça va recommencer », continue cette même personne, persuadée que la démolition des murs serait l’unique solution.

« Depuis le début de l’apparition des symptômes, 60 personnes ont informé la direction de malaises », indique l’employé en question.

« La direction de l’école dit que ce n’est pas dangereux, mais refuse de nous donner les résultats des tests effectués et les boutons continuent de sortir. Moi, j’ai plein de boutons sur la tête », raconte un autre membre du personnel.

La situation n’est plus tolérable, continue-t-elle. Avant la fin des classes, « les élèves se grattent sur les bords de casiers. Ils ne se grattent pas de même pour rien. Ils ont des démangeaisons. »

Silence

C’est surtout le silence qui entoure toute l’affaire qui dérange.

« On s’est mis à poser des questions et on a essayé de savoir », poursuit-elle. « Plusieurs ont tenté de faire pression sur la direction ou la commission scolaire, raconte l’employé. D’autres se sont tournés vers des firmes qui auraient pu recevoir le mandat d’exécuter des tests dans l’espoir d’obtenir les résultats de ceux-ci à la source, continue-t-il. Sans succès. »

Il a également été impossible pour le Syndicat de l’enseignement de Lanaudière d’obtenir les résultats des tests d’air par le biais de la loi d’accès à l’information. « Nous allons en appel de cette décision, fait savoir son président François Breault. Ça devrait être rendu public. Ça permettrait de calmer certaines inquiétudes qui surgissent devant l’absence de réponse. »

Tout un silence est imposé aux employés sur le sujet. Un véritable « climat de terreur » règne dans l’établissement, déplore un troisième employé interrogé.

Tous les efforts faits

Les autorités garantissent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour élucider le mystère de l’étrange mal qui frappe l’école Espace-Jeunesse depuis des mois déjà.

Tant la Commission scolaire que la Direction de la santé publique (DSP) de Lanaudière assurent examiner la situation sous toutes ses coutures depuis des mois.

« Des tests concernant le bâtiment (...) ont été faits et rien n'a été identifié comme étant la source pouvant créer des problèmes cutanés », indique Diane Fortin, directrice adjointe de la commission scolaire des Samares.

Les travaux en cours ne visent qu’à réparer les cloques de plâtres qui apparaissaient à divers endroits dans l’école, rassure sa collègue Marie-Élène Lapperière, directrice des communications de la commission scolaire.

Sans réponse

Faute de résultats aux tests menés, cette dernière s’était tournée vers la DSP pour trouver des réponses aux questions soulevées.

Dans un rapport confidentiel remis il y a quelques jours à la commission scolaire, la DSP avoue avoir été elle aussi incapable de faire la lumière sur les causes, invitant la commission à poursuivre ses efforts.

Les recherches de la DSP ont « permis de faire certains constats généraux et de préciser à la commission scolaire ce qui devrait être fait pour pousser plus loin l'investigation », fait savoir Pascale Lamy de la DSP.

 

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