Attaquée par un patient psychiatrisé

Par Mathieu Ferland
Des membres du personnel du Centre hospitalier régional de Lanaudière ont confié au Journal ne pas se sentir en sécurité lorsqu’ils travaillent au cœur des départements à vocation psychiatrique. Certains d’entre-eux ont même été victimes de violence physique de la part des patients.
Une employée du CHRDL s’est confiée au Journal, plus d’un an après avoir subi une attaque de la part d’un patient interné dans l’un des quatre départements de l’hôpital de Joliette. L’employée, qui a préféré demeurer anonyme, explique qu’elle œuvrait au sein du même département depuis un an lorsque se sont produits les événements. « Ça faisait depuis un an que le patient me suivait, mais là ça devenait un peu trop lourd. » Elle ajoute que depuis les dernières semaines, le patient en question commençait à démontrer beaucoup trop d’insistance à son endroit en plus d’êtres susceptibles de piquer de sérieuses colères
« M’a te tuer! »
L’employée raconte que deux ou trois mois après que les premières plaintes aient été faites envers le patient, l’homme s’en est pris physiquement à elle. « Je lui avais dit plus tôt dans la journée de cesser de me suivre, il a très mal réagi à ce moment-là. » Une discussion avec une infirmière a par la suite mis le feu aux poudres, et le patient est devenu enragé. « Il m’a regardé avant de me crier m’a te tuer! » Il lui a ensuite lancé une lourde affiche de plastique à la tête.
L’employée a eu le temps de se réfugier dans une pièce adjacente le temps que la sécurité se présente pour le maîtriser. « J’ai eu la peur de ma vie à ce moment-là », raconte la jeune femme, qui ajoute de pas avoir été en mesure de compléter sa journée de travail. « Je n’arrêtais pas de regarder derrière moi. »
Stigmates
« Après un incident comme celui-là, tu restes avec des stigmates », confie l’employée, qui est demeurée chez elle pendant un mois après l’incident. Elle ajoute avoir reçu des antidépresseurs. La direction de l’hôpital lui a par ailleurs interdit de retourner œuvrer sur l’un ou l’autre des départements de psychiatrie.
Sentiment partagé
D’autres employés ont par ailleurs abondé dans le même sens que leur collègue, insistant sur un sentiment d’insécurité omniprésent. L’un des employés souligne que si certains départements sont plus tranquilles que d’autres, les secteurs de soins de courte durée sont problématiques, surtout pour les employés de l’entretien ménager. « Nous ignorons tous de leur condition et nous les côtoyons parfois dix fois plus que le personnel infirmier. »
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