Un employé du CSSSNL se vide le coeur
Frédéric Picher

Par Guy Latour
Lors de la séance régulière du 27 juin dernier du Centre de santé et de services sociaux du nord de Lanaudière (CSSSNL), un employé a fait une virulente sortie contre les gestionnaires de la direction des services techniques et hôteliers, dénonçant notamment le piètre milieu de travail.
Depuis 2008, Frédéric Picher a surtout travaillé à la cuisine du CHRDL, et est actuellement titulaire d’un poste d’aide-cuisinier pour le centre hospitalier situé à Saint-Charles-Borromée.
« Je constate que la cuisine est totalement désorganisée. Et ce n’est sûrement pas à cause du travail des employés. La plupart d’entre eux donnent le meilleur d’eux-mêmes, et ont un grand souci de la qualité et le sens du devoir », a-t-il indiqué, lorsqu’il a pris la parole devant les membres du conseil d’administration.
Il ajoute qu’il a cessé de croire à l’administration de cette cuisine. Selon lui, les gestionnaires battent en retraite devant chaque problème en réduisant à chaque fois la portée de leur mandat au lieu de voir au développement de la cuisine.
Le gaspillage quotidien des ressources matérielles, du temps de travail et du savoir-faire des employés, ne sont que quelques éléments qui expliquent, selon Frédéric Picher, un milieu de travail dysfonctionnel et toxique.
Mesures disciplinaires.
Ajoutant qu’à plusieurs reprises, il a tenté d’interpeller des gens plus hauts placés, dans la hiérarchie, pour leur dire à quel point que les ressources étaient mal utilisées, Frédéric Picher va plus loin : « Ces gestionnaires ne prennent pas leurs responsabilités. Par leur statut quo et leur immobilisme, ils déshonorent le système public et méprisent le contribuable », lance-t-il.
Depuis le début de 2012, M.Picher a fait l’objet de deux suspensions, de trois et cinq jours sans salaire, pour non-respect de son horaire de travail et comportement irrespectueux. « Selon moi, la deuxième suspension a un lien direct avec une lettre que j’ai envoyé à mes gestionnaires concernant de fausses accusations portées contre moi et une plainte que j’ai formulée contre un des gestionnaires », croit-il.
Il souhaite que le conseil d’administration du CSSSNL se penche sur l’état du service des activités alimentaires. Il suggère également à l’organisme de consulter un expert externe pour l’organisation du travail.
Bien qu’il ait peur des représailles, suite à sa sortie publique, Frédéric Picher estime qu’il a le sentiment du devoir accompli après avoir exprimé ses états d’âme.
« Je pense que l’on peut faire de grandes choses. On a tout ce qu’il faut pour être les meilleurs. Mais on ne peut rien attendre de l’administration actuelle de cette cuisine pourtant pleine de ressources. Actuellement, survivre au quotidien est un défi énorme», a-t-l conclu.
Après l’exposé de M.Picher, le président du CSSSNL, Michel Ratelle, a rétorqué que « le document serait envoyé pour une étude sérieuse à la direction des services techniques et hôteliers ».