La ville de Rawdon doit payer 119 000$ pour le « travail inadéquat » de ses pompiers

Par Mathieu Ferland
Un juge de la cour supérieure du Québec a ordonné à la municipalité de Rawdon de verser la somme de 119 527$ à la compagnie d’assurance AXA pour un incident survenu en décembre 2003. Selon le juge Robert Castiglio, le service des incendies de Rawdon a effectué un travail inadéquat lors d’une intervention, ce qui a mené à l’aggravation des dommages causés à une résidence lors d’un incendie.
Le juge a également condamné la compagnie Constructions Gauthier & frères à verser une somme similaire. Selon le jugement rendu le 5 juin dernier, le constructeur aurait mal fait son travail quant à la conception du caisson du foyer, où aurait débuté l’incendie. Rappelons que l’incident s’est produit en décembre 2003. À l’époque, l’incendie, qui venait de se déclarer dans une résidence sur le chemin du Lac Huard, à Rawdon, a placé les pompiers de l’endroit dans une situation délicate.
En entrevue avec le Journal, le maire Jacques Beauregard a défendu ses effectifs en soulignant les conditions météorologiques extrêmement difficiles de même que la route sinueuse menant à la résidence.
Jugement sévère
Le maire Beauregard a poursuivi la défense de son service des incendies en exprimant certaines réserves quant à la sévérité du jugement de M. Castiglio. « J’exprime très humblement mon désaccord face à cette décision. » Le maire de Rawdon souligne par contre que la situation géographique de la maison posait un énorme problème de logistique. « Ils se sont mis quelque peu dans le trouble en construisant à cet endroit. » Jacques Beauregard sympathise avec les résidents, mais souligne que dans un endroit aussi reculé, la plus proche bouche d’égout était située à huit kilomètres.
36 minutes pour intervenir
Dans son jugement, Robert Castiglio affirme que si l’incendie a été causé par une construction déficiente, les pompiers de Rawdon ont aggravé la situation en intervenant quelques 40 minutes plus tard. Le maire Beauregard explique que le chemin privé conduisant à la résidence était en pente descendante en très sinueux, un trajet que ne pouvait emprunter le camion déployé sur place. Par ailleurs, les effectifs sur place devaient amener au lac une pompe pesant plus de 185 livres sur une distance de 60 pieds à travers la neige.
Selon le maire, telle situation forcera la MRC à peut-être revoir certains aspects du schéma de couverture de risques. « Dans certaines provinces, les propriétaires de maisons aussi reculées sont obligés d’installer un système de gicleur ou de s’occuper eux-mêmes de leur protection contre les incendies.
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