Braqué à la pointe d’un couteau

Par Mathieu Ferland
Il y a eu 43 vols qualifiés sur le territoire du nord de Lanaudière en 2010-11, c’est quatre de moins qu’en 2009-10. Le Journal s’est entretenu avec le commis d’un établissement ciblé par un malfaiteur au cours de l’hiver 2012.
L’employé, qui a choisi de demeurer anonyme, raconte qu’il travaillait à l’arrière du commerce lorsque le suspect est entré dans le dépanneur où s’est produit le vol. Il raconte que le système de caméra installé dans le commerce lui permettait de voir la localisation du client dans le magasin, mais sans plus. « Je ne pouvais pas voir qu’il était cagoulé sur les écrans, sinon je me serais méfié. » S’approchant du comptoir, l’employé a remarqué rapidement que non seulement son client avait le visage dissimulé, mais qu’il le suivait avec insistance jusqu’à son poste de travail. C’est à ce moment que le suspect a sorti un couteau de son manteau et a exigé le contenu du tiroir-caisse. « À ce moment je suis tombé très calme, comme engourdi » raconte l’employé, qui précise que le tout s’est déroulé très rapidement. Il se rappelle que son agresseur a par la suite exigé un sac pour y mettre son maigre butin ainsi que des cigarettes. « Je me souviens lui avoir demandé très sérieusement quelle sorte il désirait. »
Rester calme à tout prix
« Je savais qu’il fallait que je reste calme », explique l’employé, cinq mois après les évènements. Il ajoute avoir eu peur pour sa vie lorsque le ton a monté au moment de sortir un sac pour transporter le butin. « Là j’ai eu peur, mes mains tremblaient, je ne savais pas s’il était sous l’effet d’une drogue quelconque, mais ça se voyait qu’il était surexcité. »
L’employé ajoute également n’avoir jamais eu la moindre envie de jouer au héros ou de s’opposer au malfaiteur. « Je ne voulais pas risquer ma vie pour un petit montant d’argent. »
Il raconte que lorsque son agresseur a pris la fuite, il s’est senti libéré. « C’était bizarre comme sensation, je me suis senti soulagé. » L’employé, qui travaille depuis cinq ans au même commerce, conseille par ailleurs aux autres personnes qui se retrouveraient dans la même situation de poser les mêmes gestes. « Il faut se plier aux exigences de ces personnes et toujours rester calme, ça ne vaut pas la peine de risquer notre vie pour ça. »
À ne pas faire
Le 11 mai dernier, une situation toute à l’opposé s’est produite dans un commerce de Saint-Charles-Borromée. Cette fois, le commis s’en est pris physiquement au malfaiteur à l’aide d’un bâton de baseball. Le sergent Martin Melançon, de la Sûreté du Québec, explique qu’il ne faut jamais tenter pareille manœuvre lors d’un vol. « C’est un geste extrêmement dangereux pour leur sécurité. »
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