Un médicament contre la malaria affecterait la santé mentale des militaires canadiens

Par Guillaume Valois
La Mefloquine, médicament contre le paludisme (malaria) développé durant la guerre du Vietnam par l’Armée américaine, provoquerait des dommages irréversibles au cerveau. Ce médicament, qui est prescrit à certains militaires de l’Armée canadienne, causerait des lésions permanentes au cerveau et provoquerait des troubles de comportements graves.
Il aura fallu 30 ans avant que ces effets soient reconnus. Comble du ridicule, un député conservateur ontarien, John Cummings avait critiqué le non-retrait de la Mefloquine au sein de l’armée en 1993 et, maintenant au pouvoir, le parti conservateur permet son utilisation, explique la députée du NPD dans Joliette Francine Raynault. Par ailleurs, selon une ancienne psychiatre de l’Armée américaine, le Dr. Elspeth Cameron Ritchie, ce médicament serait responsable du massacre perpétré par le Sergent Robert Bâle, membre de l’Armée américaine. Alors en service en Afghanistan, le militaire avait tué 16 civils afghans. Parmi les victimes se trouvaient des femmes et des enfants.
Le Dr Remington Nevin, épidémiologiste et major pour l’Armée américaine, a qualifié la Mefloquine de «zombie drug». Il ajoute aussi que ce médicament est toxique pour le cerveau et peut y causer des lésions permanentes. Les symptômes reliés à la prise du médicament sont des cauchemars, des épisodes de dépression, de la paranoïa, des hallucinations visuelles et auditives, des pertes de mémoire et des pannes totales du cerveau, selon le Dr Nevin. Le médicament, dit le médecin, n’a pas ces effets indésirables sur une majorité d'individus, mais la situation est tout de même suffisamment alarmante pour que le médicament soit proscrit. Depuis 2008, l’Armée américaine cesse graduellement d’utiliser le médicament.
L’Armée américaine a mis au point la Mefloquine à la fin de la guerre du Vietnam. Il a par la suite été largement utilisé par la pharmaceutique Roche après que l’entreprise en ait acquis la licence. Le médicament a bonne réputation au sein des forces armées puisqu’il demeure efficace même dans les endroits où les moustiques ont développé des résistances aux autres traitements et parce que le médicament demande une dose par semaine pour être efficace.
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