Simon Malo accusé de voie de faits

Par Agence QMI
«Elle a craché en direction du policier, c'est tout. Ça ne lui donne pas le droit de frapper une enfant qui a des problèmes de santé mentale»
La mère d'une adolescente en fugue, qui aurait été rudoyée par le policier Simon Malo de la Sûreté du Québec (SQ) lors de son arrestation, s'est confiée à Claude Poirier.
«Ma fille était sous la tutelle de la DPJ et nous avons demandé de l'aide pour sa sécurité. Elle souffre de problèmes de santé mentale. Elle est suivie en pédopsychiatrie depuis l'âge de six ans et elle est médicamentée», a raconté la mère de la jeune fille de 17 ans, lors du Vrai négociateur, le 22 mars en matinée.
Le 11 mars dernier, l'agent Malo et trois autres policiers se sont présenté au bar Le Cocktail de Joliette dans Lanaudière afin de retrouver l'adolescente qui avait fugué d'un centre Jeunesse de la région. Cette dernière, qui serait connue des policiers de Joliette selon sa mère, aurait résisté à son arrestation et les choses auraient mal tourné. «J'ai appris qu'elle a été frappée au visage. Ses lunettes ont été brisées, sa sacoche a été jetée à la poubelle et elle a été poivrée. Quand elle était par terre, elle a reçu des coups. Elle a une blessure à l'épaule et à une jambe», soutient la maman.
«C'est terrible»
La jeune fille, qui entretiendrait une peur viscérale des policiers, s'était réfugiée aux toilettes lors de l'arrivée des agents.
«Le policier [Malo] lui a demandé de sortir. Elle a refusé. Il a défoncé la porte avec sa matraque, relate la maman d'une voix remplie de nervosité. Elle a voulu résister à son arrestation et a craché en direction du policier, c'est tout. Ça ne lui donne pas le droit de frapper une enfant qui a des problèmes de santé mentale. Elle est mineure, pèse 114 lb, et mesure 5,1 pi.»
L'adolescente a été conduite dans un centre hospitalier après l'intervention policière puisque les policiers ont utilisé du gaz poivre.
«C'est terrible. On pense que l'on est en sécurité avec la police et ce n'est pas le cas», déplore la mère de la jeune femme.
Les parents envisagent d'entreprendre des poursuites au civil contre les policiers qui ont pris part à l'arrestation de sa fille.
Accusations criminelles
À la suite de cette opération, les enquêteurs du service des Affaires internes de la SQ se sont penchés sur le dossier. Simon Malo, 36 ans, a été arrêté puis des accusations de voies de fait sur une mineure ont été formellement portées contre lui au palais de justice de Joliette, le 20 mars.
Malo, qui est en arrêt de travail, demeure en liberté en attendant la suite des procédures. Il lui est interdit, entre autres, de communiquer avec la victime ainsi que les trois policiers qui ont pris part à l'intervention du 11 mars.
Les Centre Jeunesse de Lanaudière n'ont formuler aucun commentaires relativement à cette affaire. La responsable des communications, Geneviève O'Meara explique que l'aspect judiciaire de cette affaire ainsi que les lois sur la protection de la jeunesse les empêche de commenter le dossier. Elle assure que les CJL suivent le dossier de près.
Second incident
En 2010, Simon Malo avait été suspendu durant quatre jours pour arrestation et brutalité injustifiée lors d'événements survenus en septembre 2006.
Le Comité de déontologie policière avait alors convenu qu'il avait abusé de son pouvoir et de son autorité envers un citoyen lors de son intervention.
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