Une succursale de la SAQ prise d'assaut par le vol à l'étalage

Par Mathieu Ferland
La succursale de la société des alcools du Québec située au centre-ville de Joliette est aux prises avec un problème récurent de vol à l'étalage. Jusqu'à présent, les malfaiteurs de plus en plus organisés se sont emparés de marchandises d'une valeur de près de 2000$ depuis le début de l'année.
« Depuis quelques semaines, c'est carrément malade » s'est confiée une employée de la succursale, sous le couvert de l'anonymat. Depuis le début de l'année 2012, et selon des chiffres préliminaires, le total des pertes atteindraient les 2000$. Ce chiffre ne concernerait que la succursale de la rue Notre-Dame, à Joliette et comme le spécifie la personne interrogée, il ne concerne que les vols qui ont été découverts. Elle ajoute que la situation empire de semaine en semaine avec des malfaiteurs qui deviennent de plus en plus arrogants à l'égard des employés et des mesures de sécurités. « Ils rient de nous autres carrément », s'emporte l'employée, en parlant des voleurs à l'étalage. Elle insiste également sur le fait que les employés ne veulent pas mettre en péril leur sécurité pour une bouteille de vin.
Des groupes organisés
Selon la personne interrogée, le profil du voleur à l'étalage change de plus en plus. Elle souligne revoir très souvent les même visages, mais surtout des groupes de plus en plus organisés. L'employée raconte avoir assisté à un vol à la fin du mois de février, où deux hommes cagoulé se sont emparé de plusieurs bouteilles d'alcool alors qu'un troisième leur maintenait la porte d'entrée ouverte.
Elle parle également d'un groupe vêtu à la mode des années 70, avec de longues jupes et paréos. Ces personnes en profitent pour dissimuler des bouteilles sous ces vêtements, marchent très lentement en feuilletant une circulaire et font un achat minimal pour endormir les soupçons.
La responsable des communications de la Société des alcools du Québec, Isabelle Merizzi, soutient que des moyens de préventions de plus en plus sophistiqués sont implantés dans les succursales à travers le Québec, et que les moyens adéquats sont mis en place pour assurer la surveillance des lieux.
Le vol à l'interne
Selon toute vraisemblance, le vol à l'étalage serait un fléau externe. Tant Mme Merizzi que l'employée de Joliette ont confirmé que le vol par les employé est quasi inexistant, tant à Joliette que pour l'ensemble de la province.
Un « bon bilan »
La responsable des communications de la SAQ, Isabelle Merizzi, soutient que la société d'état a cumulé un excellent bilan à l'échelle provincial, et ce, malgré une augmentation de 10% des vols à l'étalage. Pour l'année 2011, c'est tout près de 530 personnes sur l'ensemble du territoire québécois, pour une valeur en marchandise avoisinant les 43 000$. En 2009, ce total s'élevait à 230 vols pour 16 800$ de marchandise, et en 2010, 476 larcins et un total de 28 000$ de marchandise subtilisée.
Une employée de la succursale de Joliette ajoute que la maison mère demeure passive dans le dossier, puisqu'en termes de pourcentage de pertes sur les revenus, le montant apparait comme insignifiant. La SAQ a généré des ventes de 2.7 milliards $ en 2011, et donc, la valeur des vols est évaluée à 1.6% de leur chiffre d'affaire. Mme Merizzi explique que ce pourcentage représente moins que la moyenne établie par le Conseil québécois du commerce de détail.
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