Hausse du nombre de rapports d'incidents/accidents

Par Guy Latour
Depuis 2006, le nombre d'incidents/accidents, répertoriés dans des rapports de déclaration, est en constante progression au Centre de santé et de services sociaux (CSSS) du Nord de Lanaudière.
Alors qu'il était de 7 412 pour l'année 2006-2007, ce chiffre a augmenté à 9 755 pour la dernière année financière se terminant le 31 mars dernier.
Un incident/accident est un événement indésirable qui n'a pas eu (incident) ou peut avoir un impact quelconque sur le patient traité (accident). Ces rapports de déclaration sont rédigés par les employés avant d'être analysés par les deux conseillères de la prestation sécuritaire des soins et des services au CSSS.
Pour Monique Pichette, coordonnatrice de ce département au CSSS du Nord de Lanaudière, cette hausse s'explique facilement.
«Notre population est de plus en plus vieillissante et, depuis les 20 derniers mois, nous avons ajouté 129 nouvelles places en ressources intermédiaires. Ajoutons à cela l'engorgement des dernières années à l'urgence, c'est certain que nous avons plus d'usagers maintenant», a-t-elle indiqué en entrevue récemment.
Plus d'accidents
En 2006-2007, il y a avait eu 364 rapports d'incidents et 7 048 d'accidents. Pour 2010-2011, ce nombre a été de 1 993 (incidents) et 7 762 (accidents). Comment expliquer cet écart?
«En janvier 2008, le ministère de la Santé et des Services sociaux a mis en place un nouveau formulaire uniformisé dans la collecte des données. De plus, nous avons mis en place une vaste campagne d'informations à travers nos membres qui ont remporté des dividendes», a souligné Mme Pichette.
Auparavant, le CSSS du Nord de Lanaudière colligeait l'information dans une base de données interne. Le suivi était différent tout comme les termes utilisés. «Avant 2008, l'indice de gravité était soit faible, modéré ou élevé. Maintenant, cette échelle est divisée des lettres A à I. Les trois premières lettres faisant partie des incidents. De plus, les chutes faisaient partie des incidents avant les modifications de 2008», a-t-elle ajouté.
Dans les rapports d'accidents, 48 % de ces événements sont des chutes en moyenne, au cours d'une année. De ce nombre, 70 % n'ont aucune incidence sur le patient.
«Nous faisons beaucoup de sensibilisation auprès des familles de nos usagers. Nous faisons tout ce qui est possible afin que les patients ne soient pas mis en contention. On souhaite que nos aînés soient mobiles dans leurs déplacements», précise Mme Pichette.
Des pistes de solution
Toujours soucieux des résultats concernant les rapports de déclaration d'incidents/accidents, le CSSS du Nord de Lanaudière a mis en place diverses pistes de solution.
Les deux conseillères de la prestation sécuritaire des soins et services travaillent en étroite collaboration avec les gestionnaires du réseau de la santé et la direction des soins infirmiers.
De façon trimestrielle, des statistiques sont compilées sur le Système d'information de sécurité soins et services du ministère de la Santé et des Services sociaux. Avec ces données, un suivi est fait avec les gestionnaires et les différentes unités du CSSS du Nord de Lanaudière.
Comment expliquer les chutes? À quels moments surviennent-elles? Quelle catégorie de personnes est victime de ces chutes? La prise de médicaments a-t-elle une influence sur ces chutes? Voilà plusieurs questions dont on tente d'en connaître des réponses afin de diminuer le nombre de rapports d'incidents/accidents annuellement.
Parmi les programmes mis en place au CSSS du Nord de Lanaudière, il y en a un de marche et un autre s'intitulant Focus-aînés, qui concerne l'approche gériatrique.
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