Séquestré durant 15 heures

Par Mathieu Ferland
La vie de Réal Gaudreault, 62 ans, a basculé le soir du 26 novembre 2010. Un homme l'a séquestré durant près de 15 heures à son domicile reculé de St-Michel-des-Saints. Le suspect fait face aujourd'hui à de sérieuses accusations, alors que la vie de sa victime est devenue, selon ses propres mots, «un enfer».
Réal Gaudreault a reçu la visite du suspect vers 18 h 30. Ce dernier s'est présenté pour forcer la main de la victime à retirer une plainte déposée au civil contre une tierce personne. L'homme a forcé verbalement le sexagénaire à lui ouvrir la porte, avant de s'installer à la table de la cuisine et de lui annoncer : «J'ai une demi-heure pour te tuer.» M. Gaudreault a cherché avant tout à raisonner son agresseur qui le menaçait. Il lui faisait comprendre que l'heure tardive ne lui permettait pas d'appeler son avocat afin de retirer la plainte en question. Le suspect était agressif et insistait pour que le homme obtempère.
Voyant qu'il ne pouvait mener son projet à terme, France «Frank» Hénault, 51 ans, a essayé de soutirer de l'argent à M. Gaudreault. Ce dernier possède plusieurs armes à feu, et le suspect lui a ordonné de les lui remettre afin qu'il puisse récupérer la somme d'argent promise pour sa basse besogne. Réal Gaudreault s'est calmement opposé à la chose, mais sans provoquer l'intrus. Ce dernier s'est calmé lorsque sa victime a été forcée de prendre ses médicaments pour son cœur. Hénault l'a alors rassuré en lui disant : «Je ne te battrai pas, mais faut que tu me payes».
Le calvaire de Réal Gaudreault a pris fin au petit matin, lorsque son fils s'est présenté à son domicile. L'agresseur, calmé, a quitté avec ce dernier.
L'enfer depuis le drame
Réal Gaudreault n'est plus le même depuis l'incident. Il ne vit presque plus dans sa résidence reculée de St-Michel-des-Saints. Il préfère demeurer à son chalet, situé quelques kilomètres en forêt, en ne vivant que des animaux qu'il chasse. Les larmes aux yeux, il avoue qu'il ne dort plus, sursautant au moindre bruit. Des rôdeurs se sont mérités une salve de fusil de chasse, et son chien est décédé quelques semaines après l;'événement dans des circonstances qu'il qualifie de mystérieuses. Il ajoute que durant les événements de novembre 2010, il a eu plusieurs fois la chance d'abattre son agresseur à l'aide des nombreuses armes dissimulées dans sa résidence. «Je pouvais le tuer, mais dans ce cas-là, c'est moi qui serais allé en prison.» Il ajoute ne pas en vouloir à son agresseur, et ne souhaite que le voir dire la vérité lors de son procès.
Deux chefs d'accusation
Le suspect dans cette affaire, France Hénault, 51 ans, de Saint-Alphonse-de-Rodriguez, a été formellement inculpé de deux chefs d'accusation, le 26 janvier dernier, soit menace de mort ou de causer des lésions corporelles et de séquestration.
L'accusé, qui arbore de nombreux tatouages dont un à la figure, n'a pas enregistré de plaidoyer lors de sa comparution.
Le 27 juin, devant le juge Carol Richer, Hénault a renoncé à son enquête préliminaire. Il reviendra devant le tribunal le 17 juillet prochain pour son procès pour la forme. Depuis sa mise en accusation, il demeure en liberté sous promesse de respecter plusieurs conditions.
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