Cuisiner pour devenir plus autonome

Par Julie Beauchamp Martin
La petite Katia Poirier vit avec une déficience intellectuelle, mais ce n'est pas ce qui l'arrête. À l'école Monseigneur J.-A. Papineau de Joliette, elle apprend à cuisiner et rêve d'en faire son métier.
Katia était tout sourire parmi ses amis lors de la présentation d'une nouvelle salle de cours toute particulière dans son école. Une grande cuisine toute équipée permet aux élèves vivant avec une déficience intellectuelle d'apprendre la cuisine et, du même coup, l'autonomie.
«J'ai appris des règles de sécurité en cuisine, mais aussi l'entraide», explique Katia. Ce n'est donc pas que la popote qui est enseignée aux cuistots de Papineau. Grâce à ces cours, les jeunes de 9 à 13 ans développent leur confiance en eux et leur autonomie pour leur permettre de vivre, à l'âge adulte, dans un appartement supervisé.
«Accepter la déficience de son enfant c'est déjà difficile, mais toujours se coucher en se demandant ce qu'il va lui arriver plus tard, c'est encore pire», raconte la mère de Katia, Anne Descôteaux.
Ces cours permettront peut-être à sa fille de travailler dans un restaurant plus tard. «Tout est plus long à apprendre pour ces enfants-là, mais quand c'est acquis, il n'y a pas de recul», souligne-t-elle.
«J'ai appris à faire des crêpes!», lance aussitôt la petite Rebecca, les yeux pétillants.
«C'est le fun parce qu'ils sont passionnés et qu'ils ont le goût d'apprendre, indique l'une des enseignantes du groupe, Marie-Line Hudon. Ils n'ont pas l'impression de travailler. Ils s'amusent et ils apprennent encore plus vite.»
D'autres projets sont également à venir pour les petits cuistots. Ils pourront apprendre aux côtés d'étudiants de l'Académie d'hôtellerie et de tourisme de Lanaudière et cuisineront avec des aînés.
Le projet a coûté plus de 10 000 $, dont une subvention de la Fondation des Samares, d'un don anonyme et d'un coup de pouce de Meubles JC Perreault.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.