4 actes d'intimidation distincts : aucun lien selon la SQ

Par Guy Latour
Malgré un quatrième événement impliquant un élu ou un membre du personnel de la Ville de Joliette en sept mois, il n'existe aucun lien pouvant relier les incendies ou actes d'intimidation les uns aux autres, selon la Sûreté du Québec.
En septembre dernier, deux incendies suspects se sont déclarés chez le maire Laurin en 48 heures. Puis, le conseiller Alain Lozeau a été victime d'une agression nocturne en arrivant à sa résidence en décembre. Le dernier en liste est la voiture incendiée du directeur général Renald Gravel.
Actuellement, les policiers de la SQ ont quatre dossiers distincts sur les tablettes. Les deux premiers concernent les incendies chez le maire Laurin. Ils ont été transférés à la Direction des enquêtes régionales ouest (DERO).
La Sûreté du Québec explique que c'est à cause qu'il y a eu deux incendies en deux jours que la DERO a eu le mandat d'enquêter. On précise également qu'un dossier impliquant une personnalité politique ajoute à l'équation d'un transfert vers les enquêteurs régionaux.
D'un autre côté, le conseiller municipal Alain Lozeau ne semble pas être considéré comme «une personnalité politique».
«Pour ce qui est de l'agression de M. Lozeau et l'incendie de la voiture de M. Gravel, ce sont les policiers du poste de la MRC de Joliette qui mènent l'enquête, car il s'agit d'un acte isolé sur la même personne», précise le porte-parole de la SQ à la MRC de Joliette, Martin Melançon, à propos des dossiers distincts du conseiller municipal et du directeur général.
Rappelons que dans la nuit du 26 avril, le véhicule du directeur général Renald Gravel a été incendié dans le stationnement de sa résidence. Les flammes ont débuté à l'arrière du véhicule, le même procédé que la voiture du maire sept mois auparavant.
«Nos enquêteurs ont reçu les premiers résultats d'analyses effectuées par les techniciens de la SQ et il s'agit bel et bien d'un acte criminel», a indiqué au Journal le sergent Melançon.
L'enquête pour élucider cet incendie sera longue. Au cours des prochains jours, des voisins de M. Gravel seront notamment rencontrés par des agents de la SQ.
Et les autres dossiers en cours
Le conseiller municipal du district #3, Alain Lozeau, a été victime d'un vol alors qu'il arrivait à sa résidence, au retour d'une séance régulière du conseil municipal, le 6 décembre dernier. Il a souffert de plusieurs ecchymoses, dont un œil au beurre noir. La SQ traite ce dossier comme un vol qualifié, mais ne peut déterminer s'il est relié à ses fonctions de conseiller ou de commerçant. La thèse de l'intimidation est également explorée.
En septembre dernier, la voiture du maire de Joliette ainsi que son cabanon ont été la proie des flammes, dans deux incendies nocturnes en moins de 48 heures.
L'incendie du véhicule de M. Laurin, un Chrysler 300, a débuté vers minuit 30, dans la nuit du 22 septembre. Au départ, les policiers soutenaient que le feu était dû à un trouble électrique. Ce n'est que quelques mois plus tard, en décembre, que le maire a dit publiquement que sa voiture avait été incendiée par des criminels.
Pas de surveillance accrue
Il n'est pas question pour le moment d'apporter une surveillance policière accrue au domicile du maire, des conseillers ou des employés-cadres de la ville, suite aux récents événements. Il s'agit d'actes isolés et personne n'a demandé une aide en ce sens aux forces policières.
Du côté du ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire (MAMROT), personne n'a voulu émettre de commentaire sur ces événements, la porte-parole du ministère, Émilie Lord, indiquant que la SQ fait enquête.
En plus des trois incendies suspects et de l'agression sur M. Lozeau, plusieurs actes de vandalisme ont eu lieu, au cours des derniers mois, sur des édifices municipaux de Joliette. Là encore, la SQ refuse de relier ces actes de vandalisme aux autres événements, se limitant à dire qu'il y a du vandalisme fréquemment.
Enfin, ajoutons aux malheurs de l'administration municipale le décès surprise du conseiller Claude Savignac le mois dernier.
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