Mobilisation pour des soins de santé

Par Mathieu Ferland
St-Gabriel-de-Brandon a claironné sa présence au gouvernement lors d'une manifestation, le 18 mars dernier. Plus de 150 personnes, menées par le député André Villeneuve, ont crié «Nous existons» pour réclamer plus de soins de santé dans le secteur Brandon.
La population s'est réunie malgré la mauvaise température pour demander un meilleur accès aux soins de santé. Entre autres, une pénurie de médecins frappe présentement la municipalité. Les médecins sont passés de sept à trois sur une période de 15 ans. Une situation que les élus et la population ne peuvent plus supporter.
Le député de Berthier, André Villeneuve, compte envoyer trois lettres au gouvernement au nom du secteur Brandon. Deux sont adressées au ministre de la Santé, Yves Bolduc, et la troisième au premier ministre Jean Charest. Les missives destinées à M. Bolduc souligneront le triste anniversaire de la fermeture de la clinique sans rendez-vous, causée principalement par la pénurie de médecins. À l'exception de Lavaltrie (située à 60 kilomètres et réservée aux citoyens locaux), il n'y a plus de clinique semblable sur le territoire de la MRC de D'Autray.
Une pétition a également été mise en ligne via le site de l'Assemblée nationale. «Nous ne voulons pas d'une étude. Nous connaissons la problématique, nous connaissons la solution, à eux de livrer la marchandise maintenant», a scandé M. Villeneuve.
Dévitalisée
La Ville de St-Gabriel-de-Brandon porte désormais le titre de municipalité la plus dévitalisée de Lanaudière. «C'est un chapeau qu'aucun maire ne veut porter», a déclaré Gaétan Gravel, maire de St-Gabriel-de-Brandon et préfet de la MRC de D'Autray. Ce dernier souligne que le gouvernement a octroyé la somme de 825 000 $ en contrats de diversification, sans toutefois prioriser la santé. Selon M. Gravel, la fermeture de la clinique sans rendez-vous, il y a cinq ans, a créé un sentiment d'insécurité auprès de sa population. Il ajoute que la population n'a d'autres choix que de se rendre à l'urgence du CHRDL, et engorge donc le système.
Ambulance St-Gabriel a vu la moitié de sa plage horaire de jour être coupée. Une seule ambulance est disponible pour l'ensemble des sept municipalités. Une situation qui force la centrale 9-1-1 à transférer 15 % du volume d'appels aux autres services ambulanciers des environs.
Selon André Villeneuve, le gouvernement Charest ne peut pas rester sourd à un tel cri du cœur. «Les revendications vont au-delà de la partisannerie. Ces gens sont exaspérés.» Lorsqu'interrogé sur les chances de voir un développement quelconque dans le dossier, le député de Berthier annonce simplement : «Ça va bouger».