Holcim veut une nouvelle usine

Par Mathieu Ferland
Le directeur général de la cimenterie Holcim a annoncé ses couleurs. Gilles Paquin a annoncé que le scénario pour une nouvelle installation a été accepté, même si la première pelletée de terre n'est pas encore pour demain.
L'usine actuelle est l'une des cimenteries dont les coûts d'exploitation sont parmi les plus élevés en Amérique. Elle est celle qui coûte le plus cher en termes de consommation électrique au monde. Avec le redressement réussi de l'entreprise par son directeur général, la situation se prête désormais à un investissement pour une toute nouvelle bâtisse. Rénover l'installation présente est hors de question pour la compagnie qui investirait entre 500 et 600 M$ pour une nouvelle structure. Cette dernière serait aux normes énergétiques, ce dont est loin d'être l'usine actuelle. Les hautes cheminées qui ont fait partie du décor local depuis tant d'années seraient donc amenées à disparaître, une nouvelle installation n'aurait besoin que d'une seule cheminée comme celles-ci. «Les technologies actuelles permettent un recyclage d'énergie qui rendent la bâtisse beaucoup plus efficace que ce qu'elle est actuellement.»
Plus rentable
Une nouvelle usine, aux normes technologiques, serait plus rentable pour Holcim. Le besoin en personnel serait amoindri, les installations comblant le besoin de personnel. Gilles Paquin persiste en disant qu'aucune mise à pied ne sera nécessaire, un principe qu'il a appliqué depuis son entrée en poste. «Les départs à la retraite des employés sont suffisants.» De plus, déplacer l'usine permettrait à Holcim de mettre la main sur le gisement le plus riche de son terrain, qui est situé sous la structure actuelle. Ce gisement garantirait un approvisionnement bon pour 100 ans, en plus de garantir sa présence pour les 50 prochaines années. «Cette nouvelle construction serait, selon M. Paquin, plus grande que l'usine actuelle.»
Revenir de loin
L'usine a figuré sur une courte liste d'emplacements condamnés à fermer ses portes. Gilles Paquin, au moment de sa nomination, était la dernière chance avant la fermeture finale. Ce dernier a eu carte blanche et un délai de trois ans. Un laps de temps qu'il a mis à profit pour changer les habitudes de travail, réorganiser les méthodes, en plus de négocier une nouvelle convention collective qui semble plaire à la vaste majorité de son personnel. La concrétisation de ce projet ferait un bien énorme à la région, qui vient de subir une perte énorme avec la fermeture de l'usine Electrolux de L'Assomption.
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