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Déficit de l'attention au boulot

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15 décembre 2010
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Par AGENCE QMI

Procrastination chronique, oublis répétés et mauvaise organisation ne sont pas des caractéristiques séduisantes pour un employeur. Plus qu'un manque de volonté, il s'agit dans certains cas d'un mal qui se soigne: le trouble du déficit de l'attention.

Si une personne qui espère une promotion se voit confier la direction d'une réunion importante en l'absence de son patron, on imagine difficilement qu'elle l'oublie au cours de la fin de semaine. C'est pourtant déjà arrivé à Duane Gordon, 47 ans, rédacteur technique à Montréal. «Le lundi matin, j'ai attendu avec les autres employés dans la salle de réunion. J'avais complètement oublié de remplacer mon patron!» avoue-t-il. À cette époque, Duane Gordon ignorait que ses problèmes de mémoire étaient symptomatiques d'un trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH, voir plus bas).

Cette dysfonction, plus communément associée à l'enfance, touche aussi certains adultes. En effet, des 5 %* des enfants atteints d'un TDAH, plus de la moitié en garderont les symptômes après leur adolescence, d'après Annick Vincent, psychiatre à Québec et auteure d'un ouvrage sur ce trouble chez l'adulte (Mon cerveau a ENCORE besoin de lunettes). Or, les symptômes sont particulièrement invalidants sur le marché du travail: «Les individus touchés ont de la difficulté à prêter attention aux détails, ce qui peut s'avérer problématique dans le cas de tâches administratives», explique la psychiatre.

La dimension hyperactive du TDAH induit aussi une tendance à changer d'emploi plus souvent que la moyenne des gens. «J'ai rarement gardé un poste plus de 5 ans», déclare Francine Demers, diagnostiquée à 42 ans et aujourd'hui salariée de l'association PANDA (Parents Aptes à Négocier le Déficit de l'Attention) de la MRC Les Moulins dans Lanaudière. «Quand la routine s'installait, je ne me sentais plus à ma place», dit celle qui a également entrepris trois retours aux études.

Diagnostic Tardif

À l'instar de bien des adultes, Francine Demers et Duane Gordon ont été diagnostiqués plutôt tard, à la suite du dépistage chez leurs enfants. Ils peuvent malgré tout se considérer comme chanceux, car seulement 10 % des adultes concernés seraient diagnostiqués. «La plupart des gens viennent nous voir une fois qu'ils sont au pied du mur, après avoir commis une faute grave», relate Dave Ellemberg, psychologue et directeur de la clinique d'évaluation neuropsychologique et des troubles de l'apprentissage de Montréal (CENTAM). Ce centre propose des évaluations d'une durée de sept heures incluant questionnaires et tests cliniques.

«C'est un dépistage difficile et coûteux», déplore cependant Linda Walker. Selon cette coach de vie spécialiste du TDAH, la plupart des médecins au Canada ne savent pas diagnostiquer ce trouble. L'association canadienne du TDAH (CADDRA) parle même de scepticisme de la part de certains psychiatres quant à l'existence de ce trouble chez l'adulte. Afin d'en avoir le cœur net, le patient doit souvent débourser plus de 1 000 $ pour des tests effectués par un neuropsychologue, sauf s'il détient une assurance privée suffisamment généreuse. La RAMQ ne couvre que les tests menés par un psychiatre en milieu hospitalier, une option rarissime, estime Linda Walker: seulement 2 ou 3 % de ses clients en ont bénéficié. Les autres ont dû payer.

C'est regrettable, car une fois le problème identifié, les solutions existent. Pour Dave Ellemberg, l'intervention doit être globale et peut inclure de la médication, une thérapie cognitive et des outils d'aide à l'organisation, comme un agenda électronique. Le traitement pharmacologique, tel que le Ritalin, peut fonctionner pour certains patients comme Duane Gordon, mais ne pas convenir à d'autres. «Le médicament me mettait trop dans ma bulle», raconte Francine Demers.

Linda Walker conseille également à ses clients de se documenter sur le TDAH afin d'en comprendre les mécanismes et de mettre en place des stratégies adaptées. Par exemple, quand on sait qu'on est plus distrait à un certain moment de la journée, on évite de prévoir des tâches difficiles pour cette période.

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