Du miel en abondance
Par Stéphane Tremblay
La saison du miel se dirige vers une année record pour les apiculteurs québécois et particulièrement pour ceux de Lanaudière qui devraient doubler leur production annuelle de 2010 comparativement à l'an dernier.
Débutée en mai, la saison du miel se complétera à la fin septembre. Les apiculteurs jubilent déjà soulignant qu'il s'agit probablement de la meilleure récolte de la dernière décennie.
«Nous connaissons une saison exceptionnelle en raison d'un été très chaud, combiné à certaines journées humides et peu de jours de pluie. C'est toute une différence avec 2009 qui a été une année médiocre», a lancé avec enthousiasme Sylvie Boulanger de la Fédération des apiculteurs du Québec.
En effet, après avoir eu du plomb dans les ailes en 2009, les abeilles sont en forme plus que jamais, a remarqué Sylvie Drouin, apicultrice depuis quelques années. «Elles sont belles physiquement, robustes et vigoureuses. La floraison est riche, le pollen abondant et le nectar aussi. Le couvain est en meilleure santé, plus d'ouvrières signifie plus de miel. »
Cette passionnée des butineuses a déjà hâte à la troisième et dernière extraction dans sa miellerie en septembre. «En juin, le miel de printemps était excellent, même chose pour celui d'été à la fin juillet et je suis confiante que le résultat sera le même avec le miel d'automne en septembre. Avec les saisons, l'expérience gustative est différente, de même que la couleur et les arômes.»
Pour cette résidente de St-Ambroise de-Kildare, les abeilles sont un passe-temps. Sa marque de commerce : vider manuellement ses huit petites ruches qui lui permettront de mettre en pots plus de 1 000 livres de miel, cette année. Une augmentation de 30 %.
«Ma publicité est le bouche-à-oreille. Mes clients adorent que mon procédé d'extraction soit fait à froid non chauffé, non filtré et seulement tamisé, laissant passer du pollen, de la cire et de la résine végétale de propolis, ce qui donne un goût de miel d'antan. Délicieux!»
Plus que du miel
Au miel de chez-nous, une entreprise familiale depuis plus de 40 ans, la miellée est aussi très bonne. «Et je n'ai pas encore été récupérer le miel d'été. Il restera aussi celui d'automne. C'est encourageant», s'est exclamée sourire aux lèvres, Suzanne Scultéty.
Avec son mari, Jean-François Letarte, elle exploite dorénavant 85 ruches, soit la moitié qu'auparavant. Comme bien des apiculteurs, leurs colonies ont été décimées par le varroa, un acarien d'origine asiatique, qui fait des ravages sur l'ensemble du Québec depuis le début des années 2000.
Pour maintenir le cap, ils offrent aux gens une dégustation mielleuse dans la petite boutique décorée à la saveur du produit doré, agrémentée d'une visite sur la petite ferme avec un safari d'abeilles et, en complément, des histoires racontées dans une maison centenaire où habite un ours noir naturalisé.
D'ailleurs, le 12 septembre, Au miel de chez-nous tiendra une journée porte ouverte à Ste-Mélanie, ce sera l'occasion idéale pour aller se sucrer le bec.
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Le monde apicole au Québec
350 apiculteurs au Québec
36 000 colonies
Une ruche contient en moyenne 50 000 abeilles
Une abeille vit une quarantaine de jours
1 340 tonnes métriques de miel produites par année
Lanaudière représente 20 % de la production québécoise
La valeur totale des ventes de miel est de 8,5 M$ par année
Le prix de vente moyen aux consommateurs : 7,75 $/kg
Une reine peut pondre jusqu'à 2 000 œufs par jour
Source : Institut de la statistique du Québec
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