Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

La langue officielle de la province est menacée

Le ministre Miller refuse de reconnaître le déclin du français au Québec

durée 12h00
5 octobre 2023
ici

commentaires

ici

likes

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

Le ministre fédéral de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller, a refusé de dire, mercredi, s'il considère que le français est en déclin au Québec, préférant plutôt affirmer que la seule langue officielle de la province est menacée. 

Le ministre, qui est député d'une circonscription montréalaise, a été talonné par le conservateur Joël Godin et le bloquiste Mario Beaulieu en comité permanent des langues officielles. M. Miller était venu témoigner sur l'immigration francophone au Canada. 

Les deux porte-paroles en matière de langues officielles pour leur parti respectif ont questionné M. Miller sur l'état du français au pays. 

«Quand on regarde les gens qui parlent français, que ce soit à l'intérieur du Québec ou hors du Québec, le français est menacé dans une mer d'anglais (...) Je suis totalement d'accord que le français est menacé en Amérique du Nord», a d'abord répondu le ministre à M. Godin. 

Celui-ci venait d'interroger M. Miller à savoir s'il reconnaissait que «la démographie des francophones est en déclin partout au Canada, incluant le Québec».

Jugeant la réponse du ministre évasive, M. Beaulieu est revenu à la charge lui demandant s'il considère «qu'il y a un déclin du français au Québec». 

«C'est clair que le français est menacé au Québec (...) C'est clair, net et précis», a déclaré M. Miller, avant de mentionner que le gouvernement québécois a fait des efforts pour renforcer le fait français au fil des décennies.  

«Mais il y a toujours cette menace qui guette de par le fait que le Québec, de façon géographique, se situe en Amérique du Nord», a-t-il ajouté. 

M. Beaulieu a souligné que le français recule sur plusieurs plans dans la province, principalement à Montréal, notamment en termes de langue maternelle, de langue d'usage à la maison et au travail. 

«Il y a beaucoup plus d'anglais selon tous ces indicateurs-là à Montréal, donc, il y a un déclin du français au Québec. Mais vous ne semblez pas vouloir l'admettre comme tel», a affirmé le député du Bloc. 

Statistique Canada confirme à répétition la tendance que suit le français au Québec. Les plus récentes données du recensement indiquaient que le français poursuit encore son déclin au Québec et dans le reste du pays. Le pourcentage de Québécois parlant principalement cette langue à la maison est passé de 79 % à 77,5 % entre 2016 et 2021.

Des projections publiées en mars par l’Office québécois de la langue française révèlent également que, comme langue d'usage à la maison, le poids du français va diminuer sans cesse au cours des prochaines années, au profit de l'anglais

M. Miller a reconnu que «le français doit être préservé et vitalisé au Québec». 

«Si on n'admet pas que le français est en déclin, c'est difficile de prendre les moyens pour le contrer», a cependant rétorqué M. Beaulieu. 

Ce n'est pas la première fois que des députés montréalais du Parti libéral du Canada restent muets sur le déclin du français au Québec. 

Ce fut le cas en juin dernier avec la nouvelle députée libérale de Notre-Dame-de-Grâce–Westmount, Anna Gainey, qui a refusé mordicus de s'avancer sur ce terrain face aux questions persistantes de la presse parlementaire sur le sujet. 

Au cours des dernières années, la députée libérale de Saint-Laurent, Emmanuella Lambropoulos, avait été forcée de démissionner du comité des langues officielles après avoir nié le déclin du français au Québec.

— Avec les informations de Michel Saba de La Presse Canadienne

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié à 12h00

Jean-François Roberge dépose son projet de loi pour «renforcer la laïcité au Québec»

Le ministre responsable de la Laïcité, Jean-François Roberge, vient de déposer son projet de loi qui vise notamment à interdire les prières de rue. Le gouvernement Legault avait déjà télégraphié son intention il y a plusieurs mois. En août, Jean-François Roberge, avait affirmé que la «multiplication des prières de rue (était) un enjeu sérieux ...

Publié hier à 18h00

Tension avec la FTQ: le ministre Boulet évite de jeter de l'huile sur le feu

Le ministre du Travail, Jean Boulet, a évité de jeter de l'huile sur le feu, mercredi, au lendemain d'une comparution tumultueuse de la FTQ lors des consultations particulières sur son projet de loi sur la gouvernance syndicale. La présidente de la FTQ, Magali Picard, avait notamment affirmé que le ministre était «innocent ou faisait l'innocent» ...

Publié hier à 15h00

La FQM déplore que le Fonds vert serve à rembourser la dette

La Fédération québécoise des municipalités (FQM) déplore que le gouvernement Legault compte utiliser les 1,8 milliard $ de surplus cumulés du Fonds d’électrification et de changement climatique pour rembourser la dette. La décision du gouvernement d’utiliser une partie du «Fonds vert» à d’autres fins que la lutte aux changements climatiques ...