Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Mesures sanitaires

Québec: les manifestants invités à revenir dans deux semaines

durée 16h00
7 février 2022
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

Bernard Gauthier, un des principaux organisateurs de la manifestation contre les restrictions mises en place pour combattre la COVID−19, a invité dimanche les protestataires à quitter Québec à la fin de la journée.

Au cours d’un discours prononcé vers 13h, il les a ensuite conviés à revenir dans la Vieille−Capitale dans deux semaines, à l’occasion de la fermeture du carnaval.

«On va manifester toute la journée, nous autres, on va quitter à soir, pis on va revenir pour clore le Carnaval», a indiqué l’activiste aux centaines de personnes venues l’écouter, alors que des centaines d’autres continuaient de manifester près de l’Assemblée nationale.

«C’est un bloc d’énergie qu’on est venu chercher ce week−end, mais là, les camions, il faut comprendre que ce sont des pères pis des mères de famille qui ont besoin de travailler la semaine, mais ce week−end, on a démontré à papa Legault qu’on n’est pas des caves, on est des pères et des mères de famille qui veulent protéger leurs petits enfants», a lancé le syndicaliste sous les clameurs de la foule réunie près de la fontaine de Tourny.

Il a invité les gouvernements à réfléchir entre−temps aux revendications soulevées par les manifestants.

«On a manifesté pacifiquement, à cette heure, on s’attend à un retour d’ascenseur», a lancé Bernard Gauthier en promettant que les manifestants seront beaucoup plus nombreux dans deux semaines.

«Les médias nous avaient prêté des intentions», a−t−il déclaré en soulignant le caractère pacifique et familial de la manifestation.

Il a ajouté à la blague: «J’étais supposé me battre avec le bonhomme Carnaval, mais le bonhomme ne s’est pas présenté dans l’octogone».

Il faisait référence au Carnaval de Québec, dont le site principal est situé à un jet de pierre du lieu de rassemblement des  manifestants. 

«Le bonhomme Carnaval, on te l’a clenché», a lancé M. Gauthier.

Le discours de M. Gauthier a bien été accueilli par les manifestants rassemblés près de l’Assemblée nationale qui l’ont chaudement applaudi.

Une occupation dérangeante
De nombreux camionneurs ont passé la nuit de samedi à dimanche dans leur camion. En face de l’hôtel Delta sur le boulevard René−Lévesque, une cabane en bois a été construite sur la remorque d’un camion. 

Elle sert de lieu de ravitaillement pour les camionneurs, à qui on offre du café et des beignes pour le déjeuner. 

Marcel fait partie de ceux qui ont dormi sur place. Il porte une tuque avec l’inscription «f*** Legault», un slogan que l’on retrouve également à plusieurs endroits sur son camion. 

Lorsque La Presse Canadienne lui fait remarquer que la congestion routière et le bruit incessant des klaxons de camions briment la liberté de résidents et commerçants du secteur, il se défend ainsi:

 «Ouais je sais bien, mais on veut se faire entendre, pis de toute façon on arrête à dix heures le soir». 

Le bruit assourdissant et la congestion routière, «ce n’est rien», comparativement à ce que doivent subir les non vaccinés selon Johanne, une manifestante qui craint les effets du vaccin et qui refuse de dire son nom de famille. 

«Penses−tu que notre liberté n’est pas brimée!» lance la manifestante à La Presse Canadienne en ajoutant que «la ségrégation, c’est fini, on est traité comme des lépreux». 

Selon plusieurs manifestants rencontrés, ce qui semble faire la force de ce mouvement, contrairement aux précédentes manifestations contre les mesures sanitaires, c’est la participation de plusieurs personnes vaccinées. 

Des sympathisants comme Michel Dutil et Annie Marquis, doublement vaccinés. 

«Je trouve qu’on est rendu trop loin, on discrimine des gens pour rien», a indiqué la femme. 

«Ce sont les gens à risques qui devraient être vaccinés, je suis doublement vacciné et je peux le donner autant qu’un autre», a renchéri son conjoint. 

De nombreuses études suggèrent cependant que les vaccins sont excellents pour maintenir des symptômes légers, prévenir les hospitalisations, ainsi que pour raccourcir le séjour et diminuer le niveau de soins pour ceux qui sont admis à l’hôpital. Moins de patients vaccinés contre le variant Omicron, par exemple, ont besoin d’un respirateur. 

La vaccination diminue également la transmission du virus.

Une manifestation familiale, mais aussi des propos violents  
La manifestation a attiré beaucoup de familles, accompagnées d’enfants. L’ambiance au cours du week−end était généralement festive et conviviale, mais les organisateurs ont souvent utilisé des propos agressifs envers les médias et les autorités. 

Samedi soir, alors qu’une foule de manifestants étaient réunis près de la fontaine de Tourny pour faire la fête, l’un des organisateurs, Kevin Grenier, a accusé le gouvernement d’avoir commis des crimes. 

«Il y a une affaire qu’il ne faut pas oublier, tous les crimes que notre gouvernement a faits contre son peuple, toutes les personnes âgées qui ont été séquestrées dans des CHSLD, sans aucune commission d’enquête, ça c’est un crime et un jour ils vont payer». 

Après son intervention, la comédienne Annie Dufresne a également utilisé un langage très belliqueux, lors d’un discours, alors qu’elle était accompagnée d’enfants sur la scène. 

«Finito, les petits masques qui puent à l’école, finito code QR dans le cul, finito Trudeau−Castro et Legault à l’échafaud!». 

La foule a chaleureusement applaudi ses propos violents.

Le SPVQ a remis samedi une vingtaine d’autres constats d’infraction: 11 pour des violations aux règlements municipaux et 10 pour le non−respect du Code de la sécurité routière. Un homme de 31 ans qui bloquait la circulation, vers 20 h 00, a également été arrêté et son véhicule a été remorqué.

Les véhicules lourds immobilisés en bordure de René−Lévesque ont été tolérés au cours de la nuit, mais les policiers étaient aussi présents pour s’assurer «que la paix et le bon ordre soient respectés».

En après−midi, le SPVQ a indiqué «qu’à partir de 17 h 00, tout véhicule immobilisé à un endroit prohibé est passible d’une contravention et même d’un remorquage afin d’éviter la continuité de l’infraction».

Stéphane Blais, La Presse Canadienne

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Loi pour protéger des élus: un organisme craint une application «abusive»

La Ligue des droits et libertés (LDL) critique vertement le projet de loi 57 qui vise à protéger les élus contre les menaces de citoyens, prétextant «l’existence de risques sérieux d’atteintes aux libertés fondamentales d’expression, d’opinion et d’association». L’organisme croit également que la pièce législative pourrait faire craindre à des ...

durée Hier 18h00

Taxe sur l'immatriculation: les villes dénoncent des frais «prohibitifs»

Les municipalités dénoncent des frais administratifs «prohibitifs» liés à la taxe d’immatriculation destinée au financement du transport collectif. En décembre, le gouvernement du Québec a fait adopter une loi qui permet aux villes de taxer les véhicules en fonction de leur consommation d’essence. «Les municipalités qui souhaitent se prévaloir ...

durée Hier 15h00

La FIQ relance sa négociation avec Québec sur cinq éléments

La FIQ repart au combat cette semaine, vraisemblablement dès mercredi, dans le but de finaliser la négociation pour ses 80 000 membres, à la suite du rejet de l'entente de principe par ceux-ci. Le conseil fédéral extraordinaire de la FIQ s'est réuni, lundi, pour préciser le mandat de négociation, avec cinq priorités. Ces priorités ont été ...