Le procès de Marcel Jetté s’allonge
Initialement prévu pour deux jours, le procès du maire de Sainte-Julienne, Marcel Jetté, soupçonné de financement illégal lors de l’élection municipale de 2009, n’est toujours pas terminé.
Les audiences se sont poursuivies toute la journée, le 4 mai, au palais de justice de Joliette, avec le témoignage de l’ancien conseiller, Jean-Pierre Charron, et une partie du témoignage de Lucien Thibodeau, aussi ancien conseiller.
M. Charron a expliqué comment il a été approché pour faire partie de l’équipe Jetté en 2009. Après que le maire et le témoin se soient entendus sur la candidature de ce dernier, M. Jetté lui a demandé de remettre une somme de 1000$, qui a été remise au maire, au local électoral de l’époque, environ un mois avant l’élection.
Ce n’est qu’au printemps 2013, après une conversation avec Lucien Thibodeau, qui lui avouera avoir fait une contribution électorale à Marcel Jetté en 2009, et après le dévoilement d’allégations sur le financement illégal, que Jean-Pierre Charron quittera l’équipe Jetté. Il demeurera conseiller indépendant et se portera candidat à l’élection de novembre la même année.
« Je serai candidat pour l’élection de 2017 », a-t-il affirmé en réponse à une question de la procureure du Directeur Général des Élections du Québec (DGEQ).
De son côté, Lucien Thibodeau a témoigné des circonstances de son engagement avec l’équipe Jetté pour l’élection 2009. Il avoué avoir donné 1000$ à Marcel Jetté comme contribution électorale durant cette campagne. Quelques jours plus tard après la remise de cette somme, le maire Jetté lui a remis une enveloppe blanche contenant dix billets de 100$. Il a dépensé cette somme et ne l’a pas déclaré à l’impôt.
Questionné par le DGEQ, à s’avoir s’il avait servi d’intermédiaire entre Marcel Jetté et Michel Lalonde de la firme Genius durant la campagne électorale de 2009, M. Thibodeau a avoué avoir communiqué avec M. Lalonde, pour qui il travaillait environ sept mois par année, « après que Marcel Jetté lui ait demandé de faire le message à M. Lalonde de l’appeler ». Il n’a pas cherché à savoir si M. Lalonde avait effectivement communiqué avec M. Jetté, ni le résultat.
En raison d’un point de droit, le contre-interrogatoire de Lucien Thibodeau, par l’avocat du maire Jetté, n’a pu être complété. Il reprendra le 28 septembre.
A cette date, le DGEQ du Québec prévoit faire entendre deux autres témoins avant de clore sa preuve. Pour ce qui est de Marcel Jetté, son avocat, Me Conrad Lord a annoncé à la juge Lucie Marier qu’un ou deux témoins pourraient être appelés à la barre.
Trois constats
Le maire de Sainte-Julienne se défend contre trois constats d’infraction émis par le DGEQ. On reproche à Marcel Jetté d’avoir sollicité un montant de 1000$ d’une citoyenne pour l’équipe Marcel Jetté sachant qu’il n’était pas le représentant officiel dudit parti ni une personne désignée à cette fin par ce dernier.
Il aurait aussi aidé un ancien conseiller de son équipe et qui a aussi siégé comme indépendant, Lucien Thibodeau, à verser une somme de 1000$ pour son équipe autrement qu’à même ses propres biens.
Enfin, il aurait sollicité et recueilli une contribution d’un montant de 1000$ de Jean-Pierre-Charron, destiné au parti du maire alors qu’il n’était pas le représentant officiel dudit parti ni une personne désignée à cette fin par ce dernier.
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