Un départ espéré à Sainte-Julienne

Par Mathieu Ferland
Le maire de Sainte-Julienne, Marcel Jetté, sera le premier à se réjouir de la nomination de Claude Arcoragi. L'embauche de ce dernier au poste de directeur général adjoint à la Ville de Joliette serait la conclusion à un litige qui perdure depuis l'automne entre Sainte-Julienne et son ancien directeur général.
Claude Arcoragi entrera en poste à titre d'adjoint au directeur général de Joliette le 15 mars prochain. Une situation conflictuelle puisque ce dernier est toujours à l'emploi de Sainte-Julienne. Il a été suspendu avec solde en novembre dernier pour des causes encore nébuleuses aux yeux du principal intéressé.
L'ex-directeur général a fait deux demandes au cours de la dernière année pour une évaluation de son rendement. Ses requêtes ont été ignorées chaque fois par le maire Marcel Jetté. Il a pourtant été suspendu en attente d'une évaluation de ses méthodes de travail et de son rendement.
L'ancien directeur général sait que deux avenues se présentent à lui. Le 15 mars, soit la direction de Sainte-Julienne va le congédier, soit elle va lui demander de retourner au travail, ce qui lui sera impossible. «Dans les deux cas, le dénouement fera l'affaire du maire.»
Le nouvel employé de la Ville de Joliette soutient que la direction de Sainte-Julienne lui doit toujours certains montants d'argent reliés à des vacances non utilisées, et que démissionner pourrait lui ôter toute chance de réclamation. Ce point est présentement entre les mains des avocats.
Les faits
En novembre 2010, le directeur général de Sainte-Julienne s'est vu jugé inapte à poursuivre son travail par le conseil municipal. «Depuis l'élection il y a un an, il y avait de l'insatisfaction au niveau du conseil et du maire et on va donc procéder à des vérifications au niveau de l'évaluation de son efficacité et des méthodes utilisées par la direction générale», avait déclaré Marcel Jetté en novembre dernier.
La seule sanction appliquée jusqu'à présent à M. Arcoragi est un constat d'infraction du Directeur général des élections (DGE), relativement à la destruction, dans un délai non conforme à la loi, de bulletins de vote de novembre 2009. Le DGE a émis le constat le 25 janvier dernier, pour lequel le principal intéressé a plaidé coupable. Aucune sanction n'a jusqu'ici découlé de l'évaluation de son rendement.
Fermer le dossier
Du côté de la municipalité de Sainte-Julienne, la démission de Claude Arcoragi est attendue. Aux dires de Marcel Jetté, «son départ permettrait de fermer le dossier». Le maire rappelle qu'il s'était opposé à l'époque à la nomination de M. Arcoragi au poste de directeur général. «Je m'opposais à cette décision, surtout à cause de son inexpérience et de son incompétence.»
Le poste de directeur général est occupé de façon intérimaire par Diane Desjardins, qui a signifié ses intentions de se retirer du poste une fois le dossier réglé. Au début de la suspension, c'est Yves Beauchamps, alors directeur des finances, qui avait pris le relais de M. Arcoragi. Le contrat de M. Beauchamps n'a pas été renouvelé par la municipalité.
Nouvelles bases
Claude Arcoragi considère désormais être passé aux ligues majeures. «Je passe d'une municipalité de 9 000 habitants et 5 M$ de budget à une ville de plus de 20 000 personnes et un budget de 50 M$, c'est carrément autre chose.» Malgré la controverse entourant son arrivée à Joliette, M. Arcoragi prévoit être à la hauteur de ce nouveau défi.