Paradoxe: quand un flic dégaine une plume
Par Kassandra Martel
Qui est mieux placé pour écrire un roman policier qu’un vrai flic? C’est le rêve qu’une policière du coin, dont le pseudonyme est Gen B. Poulin, a réalisé en publiant son premier roman intitulé <I>Paradoxe</I>.
«Ce sont les frustrations de la société qui m’ont inspirée, affirme cette Lanaudoise. J’ai modifié beaucoup les faits pour que les gens ne s’identifient pas. Ça me permet de me libérer moi de ce qu’on vit dans la police et de rendre hommage aux victimes en même temps.»
Alternant carnet de contraventions et roman, ça lui aura pris sept ans d’écriture à temps partiel, entre ses quarts de travail et sa vie personnelle, pour publier l’histoire d’Anne. D’une écriture franche et dynamique, on suit les aventures de cette jeune analyste qui se voit impliquée dans une enquête policière sur des meurtres en série. Alors même qu’on croit arriver au dénouement et à connaître le tueur, la jeune auteure nous entraîne dans un monde de paradoxes où le jugement est roi.
«Je voulais faire allumer les gens sur l’autre côté de la médaille parce que les médias ne rapportent qu’une partie de l’histoire, explique la policière qui possède 11 ans d’expérience sur le terrain. Le citoyen n’a pas tous les éléments d’un événement et ne connaît pas notre réalité. Ça, c’était mon exutoire.»
Au fil du roman, on apprend à connaître le personnage principal dans une multitude de péripéties et d’événements de la vie quotidienne. On y décèle d’ailleurs les traits de l’auteur.
«Dans le roman, Anne fait des rêves, explique-t-elle. Certains pensent que c’est l’exutoire du personnage, mais c’est ma touche personnelle. Je fais souvent des rêves et il m’arrive de les raconter en sortant des réunions au début de notre chiffre. Les gens qui me connaissent m’ont reconnue avec ça.»
Un rêve devenu réalité
Ce roman est aussi un travail d’équipe. Le titre, c’est son conjoint qui l’a trouvé alors qu’elle lui expliquait l’histoire. La couverture, c’est son meilleur ami et collègue qui l’a dessinée selon ses besoins.
«Je voulais un ange déchu et le <I>skyline</I> (silhouette) d’une ville, précise la policière-romancière. Il m’a dessiné ça. Ça représente bien le paradoxe de la fin.»
Au début, son roman a été publié en 200 copies qui se sont vendues comme des pains chauds. Son éditeur lui a donc proposé, après relecture, de le publier aux éditions de l’Apothéose. On retrouvera donc <I>Paradoxe</I> en librairie dès septembre.
«C’était mon rêve juste d’avoir un livre, alors d’être en librairie… Wow! C’est le fun, confie celle qui est née à une époque où le fixatif et le fluo étaient à la mode, comme le souligne sa biographie. Il y a des gens qui ne me connaissent pas qui liront peut-être mon livre. Mon histoire est paradoxale.»
Son roman a d’ailleurs été envoyé au Lac-Mégantic où la bibliothèque a été détruite lors de la catastrophe ferroviaire du 6 juillet. Ce petit geste permettra de regarnir les rayons de la culture.
Bien qu’elle rêve secrètement que Podz porte son roman à l’écran, Gen B. Poulin planche déjà sur son second livre.
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