L'art «Faërik» du 21e siècle

Par Lysane Sénécal Mastropaolo
Les Expérimentations lenticulaires, art du XXIe siècle de l'artiste multidisciplinaire Alexandre S. Girard, seront exposées à la Maison Antoine-Lacombe à St-Charles-Borromée, jusqu'au 13 avril prochains.
Faërik, de son nom d'artiste, présentera des œuvres de différentes disciplines qui ont toutes un point en commun : la technologie lenticulaire. Un procédé d'impression qui permet l'illusion d'une image en mouvement sur une surface statique, un peu comme un hologramme.
«J'appelle ça de la vidéo unplug, on dirait que l'image défile devant nous. Les gens sont allumés par la nouvelle technologie, ça me permet d'aller plus loin artistiquement.» Ses dernières années d'expérimentation de la technique lui ont permis de s'approprier le titre de chercheur en arts visuels.
L'œuvre Maeternité, récipiendaire du prix du Jury CAPSQ en 2008 (Cercle des artistes peintres et sculpteurs du Québec), fera partie de l'exposition.
Avec son procédé, l'artiste s'amuse à brouiller nos perceptions. Six toiles lenticulaires de l'exposition présentent des immeubles de New York vus à travers un rêve. Alexandre Girard intègre dans ses toiles des contrastes de couleurs et de textures à partir de photographies macros d'éléments esthétiques comme la neige ou la glace. La superposition des deux toiles lui permet de créer des jeux de profondeurs tridimensionnelles qui se veulent agréables à regarder.
Le spectateur ne doit cependant pas rester passif devant cet art. Un léger balancement de ce dernier est nécessaire pour apprécier les subtilités de ses toiles. Cet art se veut contemporain dans tous les sens du terme. «Nous vivons dans une époque interactive, où nous sommes constamment sollicités», affirme l'artiste. Il confie être un mauvais fan de l'art visuel qu'il considère trop statique et passif.
Selon lui, l'art doit interpeller le public et ne pas rester inaccessible. «Je veux divertir monsieur et madame Tout-le-Monde et surprendre l'universitaire.» Un défi de taille qu'il relève avec des thèmes universels. Aussi bien par sa technique que ses illustrations, Faërik joue sur la frontière de l'alter réalité. La démarcation est parfois mince entre le monde réel et le monde imaginaire, nous rappelle Alexandre Girard. «Il ne faut jamais prendre notre monde visuel pour acquis, car il n'existe pas une réalité avec un grand R, mais une somme de petites réalités par les histoires créées.»
Originaire de Ste-Élisabeth, Alexandre Girard est le nouveau porte-parole d'Hexagone Lanaudière. Il est surtout connu pour ses illustrations du livre Créatures fantastiques du Québec avec Bryan Perro et ses sculptures sur glace aux différents festivals de Lanaudière.
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