Selon l'Ordre des conseillers en RH
Des augmentations de salaire de 3,2 % en 2026

Par La Presse Canadienne
Les employeurs du Québec prévoient augmenter les salaires des employés de l'ordre de 3,2 % en 2026, rapporte mardi l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés.
Il s'agit d'une troisième baisse consécutive depuis le sommet de 4,1 %, atteint en 2023, tous employeurs confondus.
En entrevue, la directrice générale de l'Ordre, Manon Poirier, a souligné que cette augmentation de 3,2 % des salaires au Québec est supérieure à ce qui était attendu.
«On s'attendait à avoir une augmentation de salaire en bas de la barre des 3 %, parce que ce qu'on vit depuis quelques années: on a vécu du 4,1, il y a quelques années, du 3,8 et 3,5. Ce n'était pas la norme. On était beaucoup dans un contexte de pénurie de main-d'oeuvre et d'inflation qui a été à un haut niveau», a-t-elle expliqué.
Or, le contexte économique a changé. «La croissance des prix étant redevenue inférieure à celle des salaires depuis 2024, tout porte à croire que les salaires augmenteront maintenant moins vite», prévoit l'Ordre.
Par secteurs
Ces prévisions salariales pour 2026, établies à partir des enquêtes de huit firmes spécialisées, réservent quelques surprises, notamment des augmentations de salaire de seulement 2,8 % dans le secteur santé et assistance sociale — alors que celui-ci compte des milliers de postes vacants.
Mme Poirier l'explique par «le moment de la négociation des conventions collectives» dans la santé et les services sociaux, soit en 2023, et le fait que les augmentations négociées par le front commun sont appliquées uniformément.
Une autre surprise réside dans le fait que les augmentations prévues dans le secteur du commerce de détail et de gros devraient atteindre 3,1 %, alors qu'il s'agit d'un secteur où les jeunes sont très présents et où on a enregistré, ces derniers mois, une augmentation du chômage des jeunes.
Mme Poirier explique cette hausse par le fait que les employeurs de ce secteur «ont eu de la difficulté à recruter depuis plusieurs années», alors ils offrent tout de même des hausses de salaire notables pour attirer des candidats.
Autre surprise: l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés prévoit des augmentations supérieures, soit de 3,8 % — donc supérieures à la moyenne québécoise — dans l'agriculture, la foresterie, la chasse et la pêche.
«On ne les voit pas habituellement en haut de pavé», concède Mme Poirier. Elle explique le phénomène par une hypothèse: celle d'un changement qui a été apporté à la réglementation touchant les travailleurs étrangers temporaires, visant à hausser le seuil des salaires. Elle avance aussi comme explication le fait que les employeurs de ce secteur ont pu vouloir devenir «plus attractifs».
Lia Lévesque, La Presse Canadienne