Le côté sombre du phénomène prend de l’ampleur

Par Mathieu Ferland
De plus en plus d’adeptes du couponing décideraient de contourner les lois afin de profiter de rabais exagérés. Un phénomène qui prendrait de plus en plus d’ampleur dans la région et qui est largement dénoncé par les adeptes de cette nouvelle tendance.
Le couponing, ou le fait d’utiliser un coupon sur un produit réduit pour obtenir ce dernier encore moins cher, serait en train de prendre une tournure négative aux yeux de ceux et celle qui pratique ce mode de vie. Plusieurs groupes de partage et d’échange de coupons dénoncent l’usage frauduleux de ces rabais et craignent que cette façon de procéder ne prenne encore plus d’ampleur.
Sur les médias sociaux, elles sont de plus en plus nombreuses à encourager l’exploitation de failles dans ce système. « On en voit de plus en plus qui se vantent d’avoir exploité un coupon manquant de clarté ou de détails précis », explique Annie, qui pratique le couponing depuis quelques mois déjà. Selon elle, certaines couponeuses abusent carrément du système en exploitant souvent le manque de connaissance ou de formation des caissières. Certains commerçants interrogés dans la région mentionnent que des clients vont surtout tenter d’acquérir un format plus grand ou similaire, généralement plus onéreux.
Manque de formation?
Selon Annie et plusieurs autres pratiquantes du couponing, les entreprises auraient un intérêt certain à offrir une formation plus adéquate à leur personnel afin d’éviter justement les abus. Le Journal a interrogé quelques entreprises de la région afin de savoir si, justement, le personnel détenait une formation dans ce domaine. Martin Melançon, gérant du magasin Walmart de Joliette affirme que le personnel caissier disposait d’une formation destinée à la compréhension et à l’interprétation des différents coupons. En ce qui a trait aux gestes illégaux pouvant être commis par les détenteurs de ces rabais, il explique que c’est une situation plutôt rare ici. «Lorsque ça se produit, nous expliquons la situation au client à qui nous refusons la transaction », ajoute M. Melançon.
Un exemple de mesures
Afin de contrer de possibles abus, la bannière Target exige la présence d’un gérant de la succursale pour approbation de tout coupon d’une valeur égale ou supérieure à 3 $.
Alexandre Simo, gérant à la succursale de Joliette, explique également que lorsque des clients présentent un coupon ou une circulaire provenant d’une autre bannière et exigent d’obtenir le même prix, ceux-ci doivent impérativement être sous forme papier. « Nous comprenons que le téléphone intelligent est omniprésent de nos jours, mais cette politique a pour but de mieux encadrer le phénomène du couponing », poursuit M. Simo.
Un véritable mode de vie
Le couponing est devenu la plus récente tendance au Québec pour qui souhaite faire des économies. Certaines de ses adeptes, car elles sont majoritairement des femmes, explique que c’est là un véritable mode de vie qui peut consumer jusqu’à 10 heures par semaines. Certes, il y a des hommes qui pratiquent le couponing, mais ils sont en nombre très restreint. La couponeuse type est généralement une maman à la maison, elle peut être une future mère ou une retraitée.
Plusieurs sites web offrent ces réductions (gocoupons.ca, save.ca,) en plus des magasins et des journaux locaux. « Il faut beaucoup de patience et oublier que vous allez faire une épicerie de 1000$ pour une fraction de prix », explique Annie, une couponeuse d’expérience de la région de Joliette.
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