Le problème prend de l’ampleur

Par Mathieu Ferland
L’usurpation d’identité est un phénomène à la hausse sur les médias sociaux selon la Sûreté du Québec (SQ). Un phénomène qui, malheureusement, n’est encore considéré comme un acte criminel à proprement parler.
« Il est évident qu’on ne voyait pas ce genre de méfait il y a de cela une dizaine d’années », explique le sergent Gino Paré, de la Sûreté du Québec. Il souligne qu’il s’agit là de nouvelles technologies, et que plus il y a de gens qui s’en servent, plus il y a de risques que des gens sans scrupules l’utilisent à leurs fins. Il précise toutefois que l’usurpation d’identité n’est pas un crime en tant que tel. Selon la SQ, des juristes se penchent actuellement sur le problème. Dans les faits, lorsqu’il y a usurpation d’identité, il doit y avoir des intentions criminelles pour qu’une plainte puisse être déposée. Le policier précise également que quatre gestes posés peuvent entraîner des poursuites criminelles. Il s’agit du harcèlement, de l’intimidation, de la supposition de personne et du libelle diffamatoire.
Le sergent Paré souligne que des démarches de premières instances sont disponibles lorsque les gestes posés ne franchissent pas la ligne. « Les gens sont encouragés à dénoncer les commentaires ou les personnes aux administrateurs des sites de médias sociaux ou à porter plainte à la police. »
Sept ans de misère
Le Journal s’est entretenu avec une dame de la région qui a eu à affronter une situation qui n’a jamais franchi la ligne. Membre d’une famille comptant cinq enfants, la jeune femme explique que toute sa famille a été la cible d’une personne qui est toujours demeurée dans les limites de la légalité. Elle s’est tout d’abord fait passer pour une amie commune de la famille. « Nous l’avons tous acceptée comme amie, elle donnait une version différente à chacun, sans que personne ne vérifie », explique-t-elle. La personne à l’origine du vol d’identité a créé de fausses pages Facebook au nom des cinq enfants de la famille, empruntant même l’identité de leur frère décédé tragiquement quelques années auparavant. Durant près de sept ans, sa famille a vécu des situations absolument désagréables. « On croisait des gens qui disaient nous connaître, je recevais des fleurs de parfaits inconnus avec qui la personne discutait en mon nom et on recevait la visite de gens qui croyaient avoir une date avec moi et ma jeune sœur. »
La famille a toutefois réussi à découvrir l’identité de la personne qui a usurpé leurs identités. « On l’a confronté, mais ça s’est poursuivi », ajoute la jeune femme qui avoue que le seul moyen de mettre définitivement un terme à cette histoire serait une poursuite au civil. « Les gens doivent vraiment prendre soin de rendre leur profil Facebook le plus privé possible afin d’éviter ce genre de situation », conclut la victime.
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