Les étudiants du Cégep crient famine

Par Louis-Antoine Lemire
Le quart des étudiants du Cégep de Joliette auraient de la difficulté à se nourrir convenablement, selon les observations de la conseillère à la vie étudiante et communautaire, Hélène Gingras
L’ancienne technicienne en travail social a fait ce constat en remarquant que le nombre de demandes pour les services de bourses d’urgence pour les étudiants ainsi que pour la guignolée étudiante ont augmenté en flèche. « Les besoins sont criants » , affirme Mme Gingras. Selon elle, la majorité des étudiants qui souffrent d’insécurité alimentaire sont les parents monoparentaux ou les adolescents qui n’ont pas le soutien financier de leurs parents. « Même avec les prêts et bourses, un étudiant a de la difficulté à joindre les deux bouts et c’est leur alimentation qui écope», pense-t-elle.
La directrice du collège constituant de Joliette, Chantale Perreault, dresse un portrait semblable Elle remarque que plusieurs étudiants du collège ont de la difficulté à s’alimenter correctement. « Dans la portion Nord de Lanaudière, il y a des étudiants qui sont en grande difficulté économique », a observé Mme Perreault. La directrice se dit préoccupée par cette réalité et assure que des actions seront prises par l’établissement pour corriger la situation.
Action
Mme Gingras souhaite que le Cégep se responsabilise face à cette situation en créant une cuisine collective à l’intérieur du bâtiment. Comme le collège offre un diplôme d’études collégial en transformation alimentaire et un cours en agriculture, elle demandera l’appui de certains professeurs pour que son projet se réalise. Également, elle aimerait qu’une intervenante de la Soupière vienne donner des outils aux étudiants pour qu’ils sachent comment bien se nourrir avec un budget restreint. Mme Gingras affirme que c’est très gênant pour un élève de dire qu’il n’a pas les moyens de manger à sa faim. « Parfois le service est là, mais les étudiants sont mal à l’aise », affirme la conseillère. Pour corriger le tir, elle veut concevoir un plan convivial où les étudiants qui n’ont pas de difficultés financière puissent venir prêter main-forte aux intervenants, dans l’optique de faire diminuer la gêne de la clientèle dans le besoin.
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