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La classe moyenne saignée à blanc par le prix de l'essence

durée 09h01
6 avril 2012
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Par Guillaume Valois, Julie Beauchamp-Martin

Les fluctuations du prix de l'essence touchent la population du Québec sans discernement. À la merci de ce phénomène, les citoyens québécois voient une part de plus en plus importante de leur budget consacré aux dépenses pour l'essence. Une situation que plusieurs jugent intolérable.

Selon l'Association coopérative d'économique familiale (ACEF) de Lanaudière, beaucoup de personnes vivent des difficultés à cause du prix de l'essence. « L'essence fait partie des dépenses discrétionnaires ou variables, cette enveloppe n'est pas vraiment compressible. Donc si on augmente le prix de l'essence, on diminue le budget alloué à l'alimentation, aux soins de santé ou aux loisirs », explique Daniel Latendresse, conseiller budgétaire à l'ACEF.

Selon l'ACEF, ce sont 55 % des travailleurs lanaudois qui travaillent en dehors de leur MRC de résidence.

Selon des chiffres obtenus auprès de CAA-Québec, la hausse moyenne de 20 % du prix d'un litre d'essence à la pompe à Montréal, à Québec et à Sherbrooke en 2011 comparativement à 2010 est un incontournable dans le bilan 2011 de l'essence de CAA-Québec. Pour ces trois villes, les automobilistes ont dû débourser en moyenne 20 cents de plus que l'année précédente pour chaque litre d'essence. Pour une distance de 20 000 km, ceci représente 450 $ de plus annuellement pour un propriétaire d'une Dodge Caravan et 310 $ pour le propriétaire d'une Honda Civic, avance CAA-Québec.

Un cartel de l'essence qui contrôle les prix

Les pétrolières appliquent bien souvent des méthodes discutables pour forcer une hausse des prix de l'essence à la pompe. « Elles réduisent parfois volontairement leurs stocks de pétrole et de produits raffinés afin de crée une fausse rareté. Cette rareté pousse faussement les prix du pétrole à la hausse », explique le chercheur à l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS), Martin Petit.

En occupant une part importante du marché du pétrole, ces entreprises contrôlent le marché mondial selon le chercheur de l'IRIS. « Au Québec, quatre grandes pétrolières intégrées (Pétro-Canada, Esso, Ultramar et Shell) se partagent 74 % du marché de la distribution des produits pétroliers, le reste étant divisé entre divers détaillants indépendants », explique M. Petit.

Le député du Parti Québécois dans la circonscription de Rousseau, Nicolas Marceau, évoque trois pistes de solution pour se sortir de cette impasse qui complique les fins de mois de plusieurs Lanaudois. Premièrement il propose de se donner une loi anti monopole plus efficace. « Il arrive fréquemment que le prix de l'essence soit au-delà de ce qui est considéré comme normal. Il faut s'assurer d'une saine concurrence, de ce point de vue il faut que les distributeurs indépendants soient soutenus par une loi antimonopole qui a des dents, qui condamne et qui fasse du travail de recherche pour identifier les pratiques déloyales », explique le député Marceau.

Deuxièmement, M. Marceau propose de maintenir une capacité de raffinage appréciable au Québec pour minimiser les facteurs de dépendance. « Depuis le début des années 80 en Amérique du Nord il ne s'est construit aucune raffinerie. Les grands producteurs d'essence ne sont pas intéressés à augmenter leur capacité de raffinage puisque ça les aides à maintenir un pris plus élevé », argue M. Marceau.

Troisièmement, le député soutient qu'une réglementation du prix de l'essence peut être bénéfique. « C'est une voie qui mérite d'être explorée. L'an passé, un rapport émanant du gouvernement disait en gros qu'il était difficile de démonter qu'un prix plafond aidait à diminuer le prix, mais ils n'ont jamais dit que pareille mesure était une mauvaise chose non plus, sauf que le gouvernement s'est réfugié derrière cela pour ne rien faire. »

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