Le logo de Joliette sera refait par une firme de Repentigny

Par Mathieu Ferland
Une firme de Repentigny a obtenu le contrat pour la création d'un nouveau logo pour la ville de Joliette. Cette décision est critiquée par les autres soumissionnaires qui s'expliquent mal les raisons de la Ville de choisir un candidat de l'extérieur qui présentera une facture presque deux fois plus élevée que la leur.
« C'est une décision assez ordinaire », affirme Dominic Martin de l'entreprise Kiwigraphik. Selon lui, il devrait être normal qu'une ville veille à la prospérité des entreprises locales. Kiwigraphik et Rodéo Communication ont clairement dénoncé la décision de la Ville de Joliette d'accorder le contrat pour une nouvelle identité visuelle à l'entreprise Image et Design global, qui est située à Repentigny. Cette dernière a soumis une offre de 24 493$.
L'offre de service reçue par l'entreprise de M. Martin stipulait simplement que les candidats ne devaient en aucun temps dépasser le plafond de 24 999$ pour leur soumission. Kiwigraphik a donc déposé un portfolio ainsi que deux cahiers de normes graphiques, le tout accompagné d'une facture avoisinant les 13 220$. L'autre candidat local, Rodéo communication, a quant à lui déposé une offre similaire, mais pour un montant de 12 600$.
Pour ces deux entreprises, c'est l'incompréhension. « C'est définitivement un choix qui soulève beaucoup de questions », ajoute Dominic Martin.
Le maire s'explique
Le maire de Joliette, René Laurin, a défendu la sélection d'Image et Design global. M. Laurin soutient que les candidatures ont été soigneusement étudiées, et ce, individuellement par chacun des conseillers municipaux. Il explique que la ville a demandé aux candidats de présenter des échantillons de leurs précédents travaux. Le maire poursuit en disant que le choix avait été fait en fonction de qui a été présenté. « Les commerçants de Joliette doivent être jugés sur leur compétence, et non être favorisés uniquement parce qu'ils sont de Joliette. »
Il ajoute que, selon lui, les commerçants locaux sont capables d'affronter la concurrence, peu importe d'où elle provient. « Ils ont été jugés selon les produits présentés, et non à cause du nom de leur compagnie ou de leur propriétaire. »
Un système différent
Pour obtenir un portrait de la façon de faire dans différentes municipalités, le Journal a communiqué avec le greffier de la ville de Repentigny, Louis-André Garceau, qui a bien voulu expliquer le fonctionnement du système des appels d'offres. M. Garceau a tout d'abord confirmé qu'il n'existe aucune règle visant à prioriser systématiquement les offres locales. De même qu'il n'existe aucune règle discriminatoire concernant les candidatures de commerces en dehors de la ville. M. Garceau explique aussi que depuis le milieu des années 2000, le prix n'est plus le facteur prédominant lors des appels d'offres. Il souligne plusieurs problèmes survenus par le passé avec des soumissions trop basses, et dont les entrepreneurs se retrouvaient dans l'impossibilité de délivrer la commande pour toutes sortes de raisons. « C'est pourquoi désormais, les offres sont jugées selon la qualification, le prix ne fait désormais partie que d'une équation mathématique qui n'entre en ligne de compte qu'à la fin du processus. » M. Garceau admet par contre que cette nouvelle tendance peut froisser les candidats qui y voient une injustice flagrante.
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