Malgré son handicap, il réalise le rêve de sa vie

Par Mathieu Ferland
À la veille de subir une chirurgie majeure, et atteint d'une maladie que les médecins ne peuvent expliquer, le jeune Olivier Malboeuf a réalisé le rêve de sa vie. Grâce au support de son entourage et à la générosité de l'école de Parachute Montréal, Olivier s'est lancé du haut des airs le 17 septembre dernier dans le ciel de Saint-Esprit.
Olivier, qui aura bientôt 16 ans, a fait fi des craintes de ses parents pour vivre ce rêve qu'il caresse depuis longtemps. Lors de son entretien avec le Journal, le père du jeune homme, Daniel Malboeuf, a souligné les inquiétudes et les risques encourus par son fils lors du saut en parachute. Lui et sa conjointe, Valérie Trépanier, ont tenté à plusieurs reprises de dissuader leur fils, en vain. «Mon fils n'a jamais peur de rien», a-t-il ensuite ajouté. Le jeune a pleinement savouré ce moment magique, insistant même pour recommencer une fois revenu sur terre. La procédure a été exécutée avec un maximum de prudence par son accompagnateur afin de palier à la condition du jeune homme, qui souffre d'une maladie neuro dégénérative. Une situation que les médecins sont incapable d'expliquer à ses parents, encore moins d'en prédire le développement.
La maladie d'Olivier touche non seulement son système nerveux, mais sa vision, ses articulations et sa capacité à déglutir.
Une complice
La réalisation de ce rêve, Olivier la doit principalement à son aidante naturelle. Marie-Pierre St-Louis, 19 ans, passe en moyenne deux heures par semaine avec lui. C'est elle qui a approché la Fondation Rêves d'Enfants, avant de solliciter directement l'école Parachute Montréal. Son propriétaire, Donald Poulin, a immédiatement été touché par l'initiative de la jeune femme. «Elle m'a dit qu'elle défraierait les coûts du saut en parachute, et attendrait le remboursement de Rêves d'Enfants, son dévouement envers Olivier m'est allé droit au cœur.» Le temps pour réaliser son vœu était compté puisque le jeune homme sera éventuellement opéré à la colonne vertébrale. Des tiges métalliques seront alors insérées pour rectifier une grave déviation de celle-ci. Passé ce délai, il devenait hors de question de sauter.
Le propriétaire de l'école a donc offert le saut et la formation gratuitement au jeune homme. «Olivier est une de mes plus belles expériences de parachutisme», a souligné M. Poulin, qui a eu le privilège d'accompagner l'adolescent lors de son saut. Comme la condition de l'adolescent touche sa vision, M. Poulin a pris le temps de décrire à Olivier tout ce qu'ils voyaient. «Tout au long de la descente, je lui décrivais comment les voitures avaient l'air de jouets minuscules.» Il ajoute que comme Olivier s'exprime avec difficulté, son sourire grandiose est le seul indicateur du plaisir qu'il a vécu à réaliser son exploit.