«Est-ce que le CSSSNL a raison d'instaurer une politique de gestion de la présence au travail?»

Par Marie-France Auger
Pourquoi les employés du CSSSNL sont-ils malades un mois par année? (28,8 jours/365)? Parce que ce sont des travailleurs de la santé oeuvrant dans un milieu où des êtres humains sont constamment en état de vulnérabilité et ont besoin d'aide sur tous les plans. Parce qu'il y a des défauts dans les systèmes et les processus de gestion administrative.
Selon une enquête du gouvernement du Québec concernant les métiers de la santé, la majorité des erreurs ne découlent pas de la négligence des travailleurs. Il s'agirait plutôt d'un ensemble de défauts des systèmes et des processus qui peuvent amener les soignants à commettre des erreurs ou à les empêcher de les prévenir
Un citron déjà trop pressé ne donne plus de jus. Une personne humaine non plus.
Ce n'est pas en lui accordant un horaire de 7 jours de travail consécutifs qui l'aidera à surmonter sa détresse. Dans le secteur de la santé, après 4 jours de travail, un congé est nécessaire pour ventiler et faire le vide.
Pensez-vous vraiment que les employés ne sont pas conscients que leur présence au travail est importante? Ce sont des gens consciencieux qui sont au bout de leur rouleau et qui ont besoin de plus de repos pour récupérer. Il me semble que ce n'est pas si compliqué que ça à comprendre.
Il faut ajouter des effectifs sur les unités, revoir les équipes de travail, ajouter des chars à médicaments pour partager les tâches de distribution des médicaments des infirmières auxiliaires. Favoriser la rétention du même personnel œuvrant sur les unités pour éviter le roulement de personnel qui diminue la connaissance des usagers. Offrir des postes à temps partiel et laisser la possibilité aux employés de combler selon leurs besoins. De cette façon, on leur permet de garder une autonomie personnelle.
M. le directeur des ressources humaines, n'auriez-vous pas une idée concernant la reconnaissance professionnelle de vos employés plutôt que de vous acharner à vouloir gérer leur vie?
- Récompensez ceux qui sont assidus et présents. (Ils ont peut-être une meilleure santé que les autres.)
- Leur offrir un congé payé le jour de leur anniversaire.
- Nommer un employé du mois par unité en lui offrant un court hommage avec photo.
- Organiser des 5 à 7 en offrant des gratuités (café, amuse-gueule, liqueur).
Et pourquoi ne pas effleurer l'idée de leur offrir une fin de semaine de travail sur 3?
Bien sûr qu'il y aurait un gros casse-tête pour l'aménagement des horaires, mais cela ne rendrait-il pas vos employés plus heureux? Et je suis prête à gager que vous auriez plus de personnel pour combler vos fins de semaine parce que leur décision se ferait sur une base volontaire et non obligatoire. Pourquoi ne pas tenter le tout? Il faut rejoindre la réalité personnelle des employés. Et n'oubliez pas que des étudiants sont disponibles à travailler toutes les fins de semaine. Et pourtant vous les refusez parce qu'ils ne donnent pas de disponibilité dans la semaine. Il est où le gros bon sens?
Alors plutôt qu'une politique de gestion de la présence au travail, pourquoi pas une politique de gestion de moyens pour permettre aux soignants d'être plus efficaces au travail et permettre une continuité de soins et de services de qualité?
Les travailleurs de la santé sont compétents, fiables, engagés, sensibles à la réalité de l'autre et consciencieux.
Qu'en est-il des «ressources humaines du CSSSNL?»
Marie-France Auger
Infirmière au CSSSNL durant 26 ans
Enseignante au Pavillon de santé CMS
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