L'évêque annonce un remaniement majeur des paroisses

Par Mathieu Ferland
Le diocèse de Joliette ne sera plus jamais le même. Il remanie son portrait paroissial qui passera, d'ici 2013, de 53 paroisses sur son territoire, à 22 seulement.
Pour l'exercice financier de 2009, c'est la moitié des fabriques qui se retrouvent en déficit. C'est 40 % des fabriques lanaudoises qui ont enregistré une détérioration de leur état financier au cours des cinq dernières années. À noter, une fabrique est l'entité qui gère une paroisse, ce sont les fabriques qui seront dissoutes afin d'alléger le fardeau financier. Cette démarche entraînera évidemment un réaménagement, qui forcera la dissolution civile de fabriques déjà en place. Avec la baisse marquée d'achalandage régulier, les églises de la région ne peuvent plus fonder leur fonctionnement sur les revenus de la quête comme c'était le cas auparavant. Lisette Audet, la responsable diocésaine de la révision, a souligné que désormais «les paroisses ne peuvent plus y arriver individuellement». Le terme paroisse est d'ailleurs appelé à disparaître du langage usuel.
Nouveau visage
«Le vieux modèle de l'Église s'estompe doucement pour faire place à un nouveau», a déclaré Mgr Lussier. À l'arrivée de ce dernier, il y avait dans Lanaudière tout près de 109 prêtres et 78 laïcs pour l'ensemble de la région. En 2010, ce nombre a drastiquement chuté pour atteindre 69 prêtres sur le territoire, dont 24 à temps plein. Une telle restructuration n'est pas une première au Québec. Plusieurs autres diocèses ont précédé au même remaniement, particulièrement à Trois-Rivières et Sherbrooke. L'évêque de Joliette s'est vu rassurant en affirmant «qu'il n'y aura pas de fermeture d'églises», le fidèle paroissien pourra donc continuer de fréquenter son église sans crainte de fermeture à court et à moyen terme.
Depuis 1996
L'annonce de l'évêque Gilles Lussier fait suite à la mise en place d'une révision complète du système paroissial. Une initiative lancée en 1996, et qui eut pour but de redéfinir la mission de l'Église. Chaque fonction, tâche, rôle et intervenant a été scruté, à commencer par le rôle même de l'évêque. Il fallait dès cette époque trouver un moyen de dynamiser une Église dont l'avenir à court et moyen terme repose sur des bases fragiles avec le vieillissement des prêtres et des agents de pastorale. Des consultations auprès des paroisses ont été mises sur pied afin de cerner toute la mécanique de cette révision. Trois questionnaires ont été distribués, portant sur les regroupements des fabriques, le patrimoine immobilier et sur comment «faire l'Église autrement».
Nouveau système
Les communautés-relais prendront la relève des paroisses, une appellation différente qui ne fera aucune différence pour les paroissiens. Elles bénéficieront d'une réserve financière acquise via leur ancien budget et la dissolution des fabriques. L'entrée en scène de comité de gestion viendra aider aux collectes de fonds éventuelles. Ce même comité sera sous la responsabilité de l'Assemblée de fabrique. Cette dernière aura en charge l'entretien du cimetière, de l'église et des autres bâtiments de la communauté.
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