Ajout : Des enfants autistes auraient été refusés dans un verger

Par Stéphane Tremblay et Guy Latour
Sept jeunes autistes, âgés de 10 à 21 ans, se seraient fait refuser l'accès à un verger en raison de leur handicap. Un cas de discrimination, vivement démenti par le propriétaire des lieux.
Cette histoire, qualifiée «d'épouvantable» par plusieurs intervenants, se serait produite le dimanche, 19 septembre dernier, alors que les jeunes autistes du camp «Les Répits de Gaby», qui étaient sous la supervision de huit adultes, se sont présentés au verger de R. Hélène et Pierre, à Notre-Dame-de-Lourdes, près de Joliette.
«Les personnes m'ont raconté que tout au long des discussions, elles ont bien senti que la dame se cherchait une raison pour ne pas les recevoir. Elle a finalement dit qu'elle ne prenait pas de groupe», déplore Manon Champigny, coordonnatrice de la Société de l'autisme de Lanaudière.
Vrai ou faux!
Alors que les jeunes autistes sont montés à bord de leur transport, un autre groupe serait arrivé sur les lieux et aurait eu accès au site sans problème. «Inacceptable», lance Mme Champigny.
«C'est faux. Il n'y a pas eu d'autre groupe », s'est défendu le propriétaire du verger de Notre-Dame-de-Lourdes.
Pierre Boudreau le jure «sur la tête de [sa] mère qui est morte. Nous avons refusé les jeunes parce que nous étions à pleine capacité et aucunement parce qu'il s'agissait d'enfants handicapés».
Tout le monde aux pommes
M. Boudreau soutient qu'il était débordé dans son petit verger. «C'était la plus grosse journée. Il faisait beau et il y avait des gens partout et les enfants couraient dans tous les sens. C'était le bordel».
Ce dernier nie également que le groupe avait réservé sa place une semaine plus tôt. «Nous n'avons jamais donné de rendez-vous à des groupes les week-ends».
Il aurait même offert aux personnes autistes de leur donner des pommes.
La rumeur Facebook
Une mère de famille visiblement frustrée a immédiatement utilisé les médias sociaux pour dénoncer la situation. Le message avec le numéro de téléphone du verger s'est propagé à vitesse grand V sur Facebook.
En l'espace de quelques heures, le propriétaire était envahi de courriels d'insultes.
«J'ai des gens de l'Alberta qui m'ont téléphoné pour me dire que chez eux, ils ne traitaient pas les personnes handicapées comme nous au Québec.»
Coup de téléphone
D'autres internautes de Sherbrooke, Gatineau et Québec ont été «très méchants».
«Certains m'ont dit que s'ils demeuraient proche de chez moi, je ne dormirais pas tranquille. Je ne suis même pas encore capable de brancher mon téléphone ce matin (vendredi dernier). C'est du harcèlement continuel».
L'homme retraité assure qu'il aime les gens. «C'est mon fun d'aider les personnes âgées, les adultes et les enfants à cueillir des pommes. Les gens sont durs avec moi. J'ai de la peine et j'ai encore le goût de pleurer».
Les handicapés
Le journal a tenté de communiquer avec les parents accompagnant le groupe d'enfant, en vain. Quant aux dirigeants des Répits de Gaby, ils analysent présentement les mesures à prendre. Ils ont déclinés toutes les demandes d'entrevues. Malgré que la direction de l'organisme empêche les accompagnateurs de commenter la situation, l'une d'entre elle a accepté de livrer sa version des faits sous le couvert de l'anonymat. Elle a raconté sur Facebook que les choses auraient pu être différentes et plus professionnelles. «On ne mentionne pas devant huit intervenants et sept autistes qu'on n'accepte pas les groupes et surtout pas d'handicapés. On a suggérer d'aller cueillir des citrouilles de l'autre côté de la rue, ce que nous avons fait. Nous avons bien été accueilli», peut-on lire sur le site de réseau social.
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