Vidéo : Lanaudière un modèle pour tout le Québec

Par Michel Harnois
Les infirmières spécialisées de Lanaudière ont contribué à élaborer le programme de formation offert aux nouvelles «super infirmières» qui sont formées par le cadre financier annoncé par le ministre Yves Bolduc, il y a quelques jours.
L'été dernier, le ministère de la Santé et les représentants de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec se sont présentés au CSSSNL et ont rencontré nos deux «super» infirmières et notre «super» infirmier en compagnie de leurs médecins partenaires afin de leur demander les modalités du modèle développé dans Lanaudière. «C'est le travail et l'expertise de nos infirmières spécialisées qui a servi de balises pour fixer les grandes orientations du programme», a confirmé Lise Racette, vice-présidente et présidente régionale pour Laurentides-Lanaudière de l'Ordre des Infirmières du Québec.
«La formation et l'arrivée des futures infirmières praticiennes spécialisées au CSSSNL devraient améliorer les performances à l'urgence, surtout pour les codes 4 et 5, soit les moins graves», explique Lise Racette.
On sait que les codes 1,2 et 3, attribués à l'urgence, sont les cas les plus urgents, tandis que les codes 4 et 5 sont attribués à des gens qui se retrouvent à l'hôpital, mais qui auraient pu consulter une clinique ou un CLSC.
Plus d'infirmières ne veut pas dire plus de médecins
Quant à l'accès à un médecin de famille, les super infirmières ne peuvent faire de suivi de clientèle que si un diagnostic a été fait par un médecin. L'ajout d'une «super infirmière» améliorera la réponse aux besoins de soins, mais ne règlera pas le manque de médecins dans Lanaudière à court terme. «C'est un dossier parallèle et le nombre d'infirmières n'aura pas ou peu d'impacts sur le nombre de médecins», dit Mme Racette.
La première super infirmière : un infirmier
L'infirmière, qui a obtenu le premier poste de super infirmière au Québec, est en fait un infirmier. Gilles Cossette est basé au CLSC de St-Gabriel-de-Brandon. Il estime que l'adaptation avec les médecins s'est bien déroulée. «Il ne fallait pas arriver avec nos gros sabots et s'imposer aux médecins, mais plutôt envisager le travail comme un travail d'équipe.» M. Cossette est entré en fonction au moment où un médecin de St-Gabriel venait de mourir, et pendant qu'un second prenait sa retraite.
«Nous avons de bonnes chances d'obtenir un bon contingent de super infirmières, étant donné le peu de médecins présents dans la région», ajoute t-il. M. Cossette a fait partie du comité qui a élaboré les lignes directrices de la formation. «Dans Lanaudière, nous avons 2 ans d'avance sur les autres régions du Québec. Nous sommes en vitesse de croisière, pendant qu'ailleurs au Québec les projets en sont à leurs débuts», nous a-t-il confié.
500 nouvelles super infirmières seront formées au cours des prochains mois. Les infirmières (et notre infirmier) de Lanaudière ont été à la base de leur formation. L'expertise lanaudoise sera bientôt pratiquée à l'échelle du Québec.
Sur la photo Gilles Cossette, le premier super-infirmier basé à St-Gabriel-de-Brandon avec la stagiare Mélisa Lallier en compagnie d'une patiente