Ex-ministre de l'Environnement Steven Guilbeault
GES: Guilbeault laisse entendre que le Canada pourrait rater ses cibles climatiques
Par La Presse Canadienne
L'ex-ministre de l'Environnement Steven Guilbeault, aujourd'hui responsable du portefeuille de l'Identité canadienne, ouvre la porte à ce que le Canada n'atteigne pas ses cibles de réduction des gaz à effet de serre (GES) pour 2030 et 2035.
«Évidemment les objectifs sont très importants, mais si on atteignait juste 35 % ou 36 %, (...) c'est plus d'un tiers de réduction d'émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2005», a-t-il dit mardi alors qu'il se rendait à une réunion du cabinet.
M. Guilbeault est récemment revenu de Belém, au Brésil, où il a pris part à la Conférence des Nations unies sur le climat, la COP30, qui se poursuit.
Les organisateurs de la COP30 souhaitent que l'événement se focalise sur la mise en œuvre de précédents accords, comme celui de Paris visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius au-dessus de la moyenne historique.
De nombreux scientifiques estiment désormais peu probable que les pays restent en dessous de ce seuil. Il n'en demeure pas moins que les pays ont pris des engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) en vertu de l'Accord de Paris.
La cible canadienne est de diminuer, d'ici 2030, les émissions nationales de GES d'au moins 40 % par rapport à 2005. L'objectif pour 2035 est une réduction d'au moins 45 %.
Jusqu'à présent, le Canada n'aurait réduit ses émissions que de 8 %.
Questionné à savoir s'il est toujours possible pour Ottawa d'atteindre ses cibles, M. Guilbeault a soutenu qu'«on a toujours su que ça allait être difficile».
Il a vanté plusieurs mesures promises dans le budget 2025 récemment déposé par le gouvernement de Mark Carney. «On veut renforcer la tarification industrielle (du carbone), a-t-il dit. On veut aller de l'avant avec le règlement pour réduire les émissions de méthane dans le secteur du pétrole et du gaz d'au moins 75 %. C'est le règlement le plus ambitieux sur la planète.»
M. Carney s'est attiré de nombreuses critiques sur le plan environnemental. La suspension de ce qui était communément appelé la «taxe carbone» en est un bon exemple. Cette mesure était un volet phare de la tarification fédérale du carbone qui se répercutait sur le consommateur puisqu'elle avait une incidence sur le prix de l'essence.
Le premier geste posé par M. Carney quand il a accédé au rôle de premier ministre a été de suspendre cette mesure de plus en plus impopulaire. Il a ensuite repoussé l'entrée en vigueur de réglementations visant à accroître la vente de véhicules électriques.
Émilie Bergeron, La Presse Canadienne
