Surdoses chez les jeunes: les parents fortement invités à s'informer sur les opioïdes

QUÉBEC — Les parents doivent s'informer au sujet des nouvelles drogues que les adolescents se procurent bien souvent sur les réseaux sociaux.

C'est le message qu'ont lancé mercredi Christian Boivin et Phoudsady Vanny, des parents endeuillés par la perte d'un enfant victime d'une surdose.

«Lisez sur la crise des opioïdes!», a lancé M. Boivin en point de presse à l'Assemblée nationale avec Mme Vanny et le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon.

Ce dernier venait de déposer en Chambre une pétition de 2245 noms réclamant la mise en place de mesures pour mieux protéger les jeunes.

La prévention passe aussi par les parents, selon M. Boivin.

«Si notre enfant est en surdose puis on ne connaît pas les symptômes, on va dire: "Il va aller se coucher, ça va faire du bien". Non, il va décéder», a-t-il averti.

Son fils Mathis est mort en décembre 2023 à l'âge de 15 ans à la suite d'une intoxication au N-déséthyl Isotonitazène, un puissant opioïde synthétique.

L'adolescent croyait plutôt avoir consommé de l'oxycodone, un opioïde utilisé pour soulager les douleurs.

Le soir de sa mort, il a mangé avec sa famille, puis est monté à sa chambre où il a pris une pilule. Sa mort a été constatée par son père le lendemain matin.

Christian Boivin milite depuis pour que les jeunes — et leurs proches — apprennent à reconnaître les signes d'une surdose.

«La clé pour les parents, c'est s'informer. (...) Il y avait cinq drogues quand j'étais jeune. Aujourd'hui, il y en a 25, puis il y en a une nouvelle à toutes les deux semaines», a-t-il signalé en point de presse.

Depuis 2019, le nombre de jeunes de moins de 29 ans morts d'une intoxication qui pourrait avoir été causée par les opioïdes ou d’autres drogues a augmenté de 26 % au Québec.

Entre avril 2024 en mars 2025, 72 des 638 personnes mortes en raison d'une intoxication présumée aux opioïdes ou à d'autres drogues avaient moins de 29 ans.

S'il accède au pouvoir, M. St-Pierre Plamondon s'engage à mettre en place des solutions pour renverser la tendance.

Il promet des investissements supplémentaires pour des campagnes de prévention, mais aussi pour ajouter des ressources dans les CLSC et les écoles.

De même, il vise des règles plus strictes en matière d'ordonnance pour réduire la surprescription de médicaments.

Car la surprescription peut amener à une dépendance et à la consommation de drogue plus nocive.

Le chef péquiste vise également une meilleure collaboration entre le réseau de la santé, les organismes communautaires et les écoles, mais également, une meilleure prise en charge des personnes souffrant de dépendance.

Caroline Plante, La Presse Canadienne