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Santé Canada autorise une nouvelle arme contre le myélome multiple

durée 07h57
25 juillet 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — Une nouvelle classe de médicament oncologique récemment approuvée par Santé Canada offre un nouvel espoir aux patients atteints d'un myélome multiple récidivant/réfractaire, un type incurable de cancer du sang.

Le bélantamab mafodotine pour injection, qui est connu sous son nom commercial de Blenrep, ne guérit pas la maladie, mais il en a stoppé la progression pour une durée pouvant atteindre 36,6 mois lors d'essais cliniques.

«Pour le myélome multiple, c'est le premier membre de cette famille-là qu'on appelle des anticorps conjugués à des toxines», a expliqué le docteur Richard Leblanc, qui est notamment titulaire de la Chaire Myélome Canada sur le myélome multiple de l'Université de Montréal à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont.

«Ce n'est pas seulement un anticorps qui fait un effet immunitaire contre le cancer, en plus il (...) libère une toxine dans la cellule tumorale, ce qui nuit à la survie de la cellule de cancer.»

Plus précisément, Santé Canada a approuvé l'emploi du Blenrep «en association avec le bortézomib et la dexaméthasone, ou en association avec la pomalidomide et la dexaméthasone, pour le traitement des patients adultes atteints d'un myélome multiple récidivant ou réfractaire ayant reçu au moins une ligne de traitement antérieur, y compris la lénalidomide dans la seconde association», a-t-on expliqué par voie de communiqué.

Le Blenrep est une forme d'immunothérapie. La molécule développée par le géant pharmaceutique GSK stimule donc le système immunitaire du patient à attaquer et détruire la maladie, mais elle libère aussi à l'intérieur des cellules cancéreuses un agent toxique.

Elle a aussi comme avantage de ne pas s'en prendre aux cellules saines.

«C'est un anticorps qui a été un peu adapté en laboratoire pour être conjugué à une toxine, a expliqué le docteur Blais. Et donc quand il est injecté, cet anticorps va se fixer à l'endroit où il a été programmé pour se fixer et il va libérer dans la cellule la toxine pour rendre la vie difficile à la cellule.»

Les médecins disposent aujourd'hui de plusieurs médicaments pour combattre le myélome multiple, a-t-il ajouté, mais il n'est toujours pas possible de guérir la maladie.

La majorité des patients répondront favorablement à la première ligne de traitement, leur conférant quelques années de vie de qualité, mais la thérapie finira tôt ou tard par perdre de son efficacité et il faudra trouver autre chose, a indiqué le docteur Leblanc.

«C'est là que c'est important d'avoir un traitement de deuxième ligne, a-t-il dit. Mais le même scénario va se répéter en deuxième ligne, et il va falloir avoir une troisième ligne et une quatrième ligne. Donc, dans le contexte d'une maladie qu'on ne guérit pas, le fait d'avoir de multiples options de traitement avec des mécanismes d'action différents, c'est quelque chose de très souhaitable.»

L'approbation du Benlep «est vraiment un pas important parce qu'on donne du temps de qualité aux gens», a-t-il conclu.

Plus de quatre mille Canadiens ont reçu un diagnostic de myélome multiple en 2024. Il compte parmi les cancers du sang les plus répandus dans le monde. La maladie provoque de l’anémie, une fatigue intense, des douleurs osseuses, des fractures spontanées, des infections fréquentes et atteint parfois les reins.

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne