Roberge veut renvoyer le multiculturalisme dans les «limbes de l’histoire»


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Par La Presse Canadienne, 2024
QUÉBEC — Le ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge, n’a pas manqué de plastronner après l’adoption de sa loi qui va doter le Québec de son propre modèle d’intégration nationale. Il assure qu’elle va renvoyer le multiculturalisme canadien dans les «limbes de l’histoire».
«Le multiculturalisme ne s'applique plus sur le territoire québécois, enfin! (...) C'est un modèle qui a toujours été nuisible pour le Québec», a affirmé le ministre mercredi à l’Assemblée nationale.
Selon lui, dans ce modèle, l’État se donne le devoir de permettre aux nouveaux arrivants de garder leur culture et leur langue d’origine. «C'est ça, le multiculturalisme canadien. On vit les uns aux côtés des autres», a-t-il expliqué.
Sa nouvelle loi – qui s’inspire de l’interculturalisme – vise à envoyer le signal aux immigrants qu’ils «arrivent dans un État qui a son propre modèle d'intégration» et qu’ils doivent accepter le contrat social du Québec basé sur des valeurs comme la démocratie, la langue française, l’égalité entre les hommes et les femmes ou encore la laïcité.
«Sans quoi, bien, ce n'est pas une bonne idée de venir ici», indique Jean-François Roberge.
Mais il reste des éléments à mettre en place afin de clarifier le modèle du ministre. Il promet qu’une «Politique nationale sur l’intégration à la nation québécoise et à la culture commune» sera mise en œuvre avant l'élection de 2026.
Jean-François Roberge ajoute qu’après l’adoption de cette politique nationale, «tous les ministères, tous les organismes, les municipalités, etc., lorsqu'ils vont subventionner un projet d'un partenaire, vont devoir s'assurer que ce projet est compatible avec les fondements du modèle d'intégration nationale».
Le ministre assure que les financements qui ont déjà été octroyés ne seront pas retirés.
Dans cinq ans, il y aura un rapport pour évaluer le nouveau modèle d'intégration. Les critères seront élaborés dans la Politique nationale.
Le projet de loi 84 a été adopté mercredi matin au Salon rouge. Le Parti québécois a voté avec le gouvernement. Les solidaires et les libéraux s’y sont opposés. Le ministre s’en est désolé.
«Je ne sais pas trop, c'est probablement pour des questions de clientélisme partisan. Il devait y avoir quelques membres très très multiculturalistes qui n'ont pas compris que c'était un projet d'ouverture», a-t-il dit.
Thomas Laberge, La Presse Canadienne